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"J'ai un nom. J'ai un âge. J'ai une personnalité. J'ai un caractère. J'ai une histoire. Je suis banale. Je suis une fille tout ce qu'il y a de plus normal. J'ai juste quelques différences. Quelques particularités.

Je m'appelle Adèle. Comme des milliers d'autres personnes sur cette Terre, j'ai seize ans. J'aime m'amuser. J'aime sourire et faire sourire. Je crois que j'ai tellement pleuré, que j'ai été triste tellement longtemps, que je ne peux plus supporter de voir quelqu'un ne pas aller bien. Je crois qu'à force de lire des livres à fin heureuse, je crois le monde capable de devenir souriant et vide de tristesse, de solitude et de souffrance. Vous allez me dire que ce sont ces trois choses qui nous apprennent la valeur des choses, qui nous inicient. Je le sais, ça, docteur. Mais sans se mentir, on souhaite tous qu'elles disparaissent à jamais de ce monde. Tout le monde le demande à un moment de son existence. Parce que nous les rencontrons toutes un jour. Une par une ou toutes en même temps, cela dépend de notre histoire. Je ne saurais dire ce qui est le mieux. Souffrir le martyr pendant une certaine période ou bien souffrir un petit peu plusieurs fois dans sa vie. Mais il ne faut pas oublier les cas les moins chanceux qui eux en connaissent au moins une à chaque instant, non stop. Si j'en fais partis ? Vous avez déjà la réponse."

"Pourquoi je ne vous parle jamais de ma famille ? Probablement parce que technïquement, je n'en ai pas. Oui, je vis chez un homme et une femme, un couple éperdûment amoureux mais ce ne sont pas mes parents. Ils ont décidés de prendre ma charge pour m'éviter l'orphelinat. D'après eux, ma mère biologique était la meilleure amie de ma mère d'adoption. Je n'ai aucun souvenir de mes véritables parents. Je ne connais pas la raison de leur disparition. Mais il y a beaucoup d'étranges histoires à leur propos. Les gens disent qu'ils étaient fous à lier. Je ne saurais dire si c'est la vérité. Je ne connais même pas leurs noms. Je saurais peut-être tout à ma majorité, comme dans ces séries télévisées et ces films pour adolescentes. On peut encore rêver."

"Il est entré dans ma vie lors d'une soirée après mes cours. Je rentrais tranquillement chez moi quand je l'ai vut. Tout de douceur et de pureté. Il était assit sur le peron mais se leva à mon approche. Il semblait heureux de me voir. Je l'ai salué avec un sourire et j'ai passé quelques heureus dans le jardin avec lui. Puis je suis rentrée, le laissant dehors. Cela c'est reproduit quelques jours. Et un jour, alors que j'étais seule à la maison, dans le salon, il entra par la fenêtre et vint automatiquement chercher des câlins près de moi. J'ai ris et je l'ai laisé passer la journée avec moi, à l'intérieur. Et quand Ma' est rentrée elle a bien voulue qu'il reste pour toujours ici. Au moins il m'apporte de la compagnie. Je ne suis plus vraiment seule. Il est là, il m'écoute, il tient à moi. Cette petite boule de poils blanche avec de profond yeux bleus. Je l'ai appelé Yuki, ce qui signifie Neige, en japonais."

"Je veux manger. Je n'ai jamais cessé de le vouloir. J'aime manger. Je ne veux pas cesser de m'alimenter. C'est elle qui le veut. C'est elle qui refuse la nourriture. C'est elle qui réduit toujours plus mon alimentation. C'est elle qui m'aide à maigrir. C'est elle qui tire sur les ficelles. Je ne suis rien d'autres que sa marionnette. Je suis on jouet. Je suis entre ses mains. Elle fait ce qu'elle veut de moi. C'est elle qui chasse la graisse de mon corps. C'est elle qui réduit mon appétit. C'est de sa faute si la nourriture me donne envie de vomir. Docteur, elle ne cesse de me parler. Docteur, ma tête tourne. Docteur, je ne peux plus tenir ce journal pour ce soir. Je dois aller m'allonger, je me sens faible."