Kobayashi Hayato

Un jour, au beau milieu de l'hiver, Hayato eut vingt-trois ans. Il n'y eut ni gâteau, ni célébration. Ni visite, ni appel. En ce vingt-sixième jour du mois de février, il n'y eut absolument rien.

"Levez vous. Bien. Le cours commence, vous pouvez vous assoir."

Il le disait tellement bien que l'on aurait pu le percevoir comme une sorte d'incantation. Un appel à la concentration collective, une demande de l'attention générale. Ses élèves tiraient leurs chaises sans lever la voix, puis, appuyant leurs dos voutés contre les dossiers de leurs dossiers de bois, ils s'attelaient consciencieusement à leurs tâches quotidiennes: d'abord la date, puis le titre. Venait alors l'action: Hayato, debout devant l'estrade -puisqu'il est assez grand-, débitait l'inf.o.rmation. Entre poème et chanson, sa voix suave tournait, virait, de haut en bas. Il se sentait alors contortionniste: il se pliait aux questionnements des élèves, sautait par dessus les complications inutiles. Ses mots étaient sans difficulté ni naïveté. Ses élèves le comprenaient, ils l'appréciaient même. Et lui, à cette place singulière, dans cette grande classe de petit lycée provincial, il se sentait fier.