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HELLI JENI BARNES 20 ans
troubles amnésiques addiction médicamenteuse muette , ou presque génie
Le sang. Le sang partout. Dans mes yeux. Dans mes oreilles. Dans mes narines et au fond de ma gorge. Erick. Le sang. Partout. Et l'odeur. Et ses yeux. Grands ouverts. Froid et vide. Où était sa chaleur? Dans le sang? Métallique. Partout. J'avais peur. Erick! Réponds moi. Sur mes mains. Dans mes cheveux. Je ne sentais plus son parfum. L'odeur du sang masquait tout. Réponds moi! Je le secouais. Et le sang. Sur mes mains. Dans mes yeux. Mais à qui appartenait tout ce sang? Ses lèvres. Froides. Il ne bougeait pas. Pourquoi? Je ne comprenais pas. Quelqu'un m'a attrapée. Serrée très fort. Murmuré et sangloté quelque chose. Je ne comprenais pas. Lache moi! Erick! Réponds moi! Mais les cadavres ne parlent pas. Et le sang. Je le sens encore parfois. -Helli
Le sang. C'était ça le pire je crois. Il s'échappait de son crâne à une vitesse hallucinante. Je ne pouvais en détacher le regard. Le sang qui s'étendait en une immense flaque. Je ne pourrais dire combien de temps je suis resté ainsi. Incapable de bouger. Incapable de penser. C'est quand j'ai enfin senti l'odeur que j'ai réussi à bouger. J'ai couru comme un fou. Je n'avais jamais courru aussi vite. J'ai été voir la seule personne qui pourrait m'aider. Papa. Qui l'aurait cru? Je l'imaginais assis sur le canapé, imbibé d'alcool. Mais lui il était imbibé de sang...Je courrais plus vite encore pour ne plus y penser. Mais c'était impossible. Je lui ai tout expliqué. Plusieurs fois. C'était brouillon. Essoufflé. Fracassé. Comme sa nuque sur la table basse en verre. Non je ne devais pas y penser. J'ai failli hurler. Et on y est retournés. Papa a appelé la police. Et il s'est dénoncé. Un père qui tue le professeur qui couche avec sa fille ça se tient non? Mais ce n'était pas lui. C'était moi. Un accident. Mais il était quand même mort. Je lui avait quand même balancé mon poing en pleine figure. Trébuché. Sur la table basse en verre. Fracassé. Sur la table basse en verre. Helli est arrivée après le coup de fil de papa. Comment avait elle fait pour ne pas entendre le bruit? Comment avais-je pu oublier qu'elle dormait juste à côté? Elle ne comprenait pas. Je l'ai vu à ses yeux. Elle n'a toujours pas compris je crois. Quand on prononce le nom Erick elle fixe le vide pendant des heures entières. Elle le croyait toujours vivant. Malgré tout ce sang. Au bout d'un moment j'ai du la retenir. La serrer de toutes mes forces. Je suis désolé, je suis désolé Helli, pardon, pardon. Mais elle ne m'a pas entendu. Elle ne le sait toujours pas. Parce que le coupable ce n'est pas papa, c'est moi. Et elle me haïrait si elle le savait. Maintenant je le revois dans tous mes cauchemars. Le sang. -Dan
"Elle oubliait tout. C'était horrible. Parfois elle hurlait. D'autres fois elle s'aggrippait à moi si fort, comme pour se retenir et éviter de basculer dans le vide. Je regardais dans ses yeux. Et ce que j'y voyais me faisait si peur que je le revois parfois dans mes cauchemars. J'y voyais des taches. Du vide. Des souvenirs qui se désagrégaient. Des démons qui dévoraient le gris de ses yeux. Et je la voyais elle. Prisonnière. Morte de peur. Souffrante. Me suppliant de l'aider. Mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais que la regarder. La regarder s'égarer. Délirer. Divaguer. Hésiter. Elle faisait les cent pas, perturbée, tremblante. Elle butait dans les meubles. Elle essayait de remplir les trous. De combler les vides. De chasser le flou. Elle conversait seule. Ses mots n'étaient pas vraiment des mots. Parce que la langue, ça aussi elle l'oubliait. Mais le pire, c'était quand elle se souvenait. Elle se rappelait de tout avec une précision effrayante. Et c'était comme si elle vivait ses souvenirs pour la toute première fois. La mort de maman. Celle d'Erick. Le sang. Papa. Les autres. La souffrance était aussi vive à chaque fois. Elle tombait sous son poids. Son chagrin la machait et brisait tous ses os. Je la serrais dans mes bras pendant des heures. Et à son réveil c'était comme si elle avait tout oublié. Mais pas moi. Et certaines fois, j'ai l'impression que c'est son chagrin qui se loge dans sa gorge et la rend muette."
Extrait du journal de Daneel Barnes, 25/03/2013
"J'ai cédé. Maintenant c'est même moi qui lui en fournis. Je rase les murs, je me rends dans les bas fonds des quartiers mal famés. J'ai honte. Je garde les yeux rivés sur mes pieds. -C'est pour ma soeur. Je grince dans mes dents. -C'est ça. Répond l'autre avant de prendre l'argent et de me donner les pillules. Je lui donne ces foutues me.rdes de médocs. Elle plane h24. Peut être est ce mieux ainsi. Peut être que sa façon de voir les choses et son esprit la broyerait jusqu'à la tuer si ce n'était pas ainsi. J'ai essayé de la désintoxiquer. Je me suis fais aidé. Je l'ai ramenée après trois jours à l'hôpital. Je ne la reconnaissais plus. Elle non plus ne me reconnaissait plus. C'était un animal. Faite de rage et de haine. Envers moi, envers eux, envers elle. Elle se griffait si fort le visage qu'ils avaient du l'attacher. Comme un animal. Je ne l'ai pas supporté. La voir agoniser, hurler, essayer de se frapper pour abréger ses souffrances. Je ne pouvais pas. C'était trop difficile. Alors je lui donne ces foutous médocs."
Extrait du journal de D.B, 27/12/3013
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HOLLAND TRINA BARKLEY.......
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