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madeline-housten
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215
Ambassadrice humanitaire
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VULGAIRE ET LOURDE À MOURIR 

 


 

qsj Madeline de 23 ans, personnage principal

incarnée dans la pièce loft (appartement parisien)

Éteinte. Parfois, souvent, la flamme enfantine se rallumait. Pas que dans ses yeux. Ses gestes, son ton, son regard paraissaient emprunts d'une candeur grandiose dont on soupçonnait les dieux de n'en faire grâce qu'aux être les plus purs. Le pêché n'existait plus. Luxure et candeur ne faisaient plus qu'un quand ses éclats de rire fendaient le silence mortuaire dans lequel elle était constamment plongée. Mais les dieux n'existaient plus et la pureté, si elle était bien présente, était enfouie, loin, très loin sous l'amas de déchets dont, sans en questionner la valeur, on l'accusait. Des malformations, des horreurs, de terribles erreurs cachaient aux yeux de tous beauté, intelligence, innocence et sensibilité. L'Homme ne vivait plus que pour ressembler aux Dieux. La perfection, du moins en image, la peur, la faiblesse pourrissaient le cœur des âmes les plus valeureuses. Elle avait choisi le chemin inverse. La saleté cachait un coeur pur, sous l'amas de nicotine la droiture, sous les veines piquées la plus solide ossature, sous les insultes et le mépris était niché le refus de l'imposture. Elle était fille de la Force et du Courage, enfant d'une magnifique révolte qui, sous le poids de la pourriture de la société, trop lourd pour ses frêles épaules, s'écorchait à vivre dans la lutte. Madeline était héroïne de tragédie.

 

bio   bagdad   ask

 

Ses doigts parcouraient son corps, doucement, subtilement, tendrement, frôlant seulement sa peau translucide sublimée par quelques dizaines d'hématomes. Ils étaient couleur de la pluie, couleur de la mort, verdâtres parfois, violacés souvent, fleuris de mille et une teintes dont il n'arriverait jamais à saisir les nuances. Elle, elle savait. Parfois, quand elle avait vidé sa bouteille de whisky et que ses iris sombres s'adoucissaient, elle avait cette manière de détailler le monde qui l'entourait avec des mots compliqués, des mots qu'il ne comprenait pas, les mots que n'employaient que les artistes comme elle. Elle le fascinait. L'homme craignait plus que tout de la tirer de son sommeil car il n'ignorait pas qu'aussitôt les yeux ouverts, cette bulle de douceur lui serait arrachée. Elle la déchiquetait, l'écraserait, la vomirait et pour finir par lui cracher dessus avec mépris. Son poing atterrirait d'abord dans sa mâchoire puis dans son abdomen avant que son genou ne vienne violemment se loger dans ses couilles; il le savait, il en avait déjà fait l'expérience. Dieu ce qu'elle était belle... Sans oser la quitter du regard de peur qu'elle ne s'envole, sa main s'émerveillait au contact des traits fatigués de son visage marqué par l'ennui, la malnutrition et l'alcool. En même temps que ses doigts, ses lèvres descendaient sur ses tétons encore levés vers la lune. Il embrassait follement la plaie que ses dents avaient creusées sur sa poitrine quelques heures plus tôt, léchant avec une tendresse dont il n'avait pas même soupçonné l'existence les quelques gouttes de sang qui en suintaient encore. Ses narines dilatées buvaient l'odeur de sa peau, l'odeur de l'air confiné dans sa chambre fermée, celles qu'il aimait tant, la senteur musquée de leurs corps suants, celle, métallique, de son sang séché, le souffle éthéré qui fuyait de ses lippes entrouvertes, l'odeur piquante de son se.xe à portée de bouche, la suavité de leurs joints pas tout à fait consumés. Sa main descendit plus bas sur sa cuisse, là où il pouvait caresser sa cicatrice, une plaie mal recousue entourant un bout de peau rougie, elle avait dû être brûlée ou peut-être même arrachée, elle n'en parlait jamais. Elle ne lui parlait pas beaucoup. Fermant les paupières pour mieux laisser son corps envahir pleinement son âme, son être et son coeur, l'homme profitait de cet instant de tendresse volé, le seul qu'il avait connu en sa compagnie. A son réveil, Madeline avait disparu. Il ne la revit jamais.

 

 


qsj Madeline de 10 ans, pour Edimbourg, personnage secondaire

incarnée dans la maison angaise (maison de campagne de ses grands-parents écossais)

 

bio

 





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