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Plumes de la lune

LES Enfants célestes Égarés

« Les Lorialets (appelés aussi lunatiques) sont des créatures imaginaires issues de la mythologie européenne. Bien que leur lien avec la Lune diffère selon les versions, ils en sont toujours très proches. Certains sont censés descendre de l'astre ou d'une déesse lunaire tandis que d'autres dépendent des rayons de ce luminaire pour survivre. Ils sont en général représentés comme des humains pâles et mélancoliques, et on les assimile parfois aux albinos et aux enfants de la Lune. Ces êtres sont le plus souvent décrits comme des enfants nés de l’union d’une femme et d’un rayon de Lune, ou bien de celle d’un homme et de la Lune incarnée pour l’occasion dans un corps de femme. »

Mais d’autres disent que la Lune, sous la forme d’une femme ailée, perdit ses plumes alors qu’elle s’en retournait dans le ciel et que des enfants en naquirent.

BÉLIAL

Lorialet démoniaque

De l’enfance, Bélial ne connaît rien. Il est né ainsi, se réveillant adulte et nu au milieu d’un champ de lys alors que minuit sonnait. Il n’y avait personne auprès de lui, ni père ni mère pour le guider ; seulement un serpent aux écailles noires comme l’ébène qui l’observait depuis le tronc d’un vieux chêne. Bélial s’est approché et le serpent l’a mordu, alors son esprit a absorbé toutes les connaissances de l’animal : tout ce qu’il savait du monde, des Royaumes Sombre et Lumineux, de la Terre et de ses habitants, des Hommes et des Inhumains.

Durant les premières années de son existence Bélial n’a fait qu’errer à travers les mondes en quête de son histoire, mais il ne découvrit rien. Il devint alors un manipulateur hors-pair et un menteur fourbe, un hédoniste convaincu et pêcheur inégalé. C’est un esprit libre se laissant porter par la vie -bien qu’il sache jouer des apparences, solitaire et froid. Bélial n’aime rien ni personne car il a toujours été seul, ce qui se rapproche le plus d’un ami à ses yeux n’étant qu’un simple serpent qui l’accompagne où qu’il aille. C’est un immortel vagabond, qui n’a jamais su trouver sa place même dans son propre royaume.

SOULEYMAN

LORIALET VAMPIRIQUE

Il y avait une femme qui vivait seule chez elle, au sein d’un petit village rempli d’enfants qui n’étaient pas les siens. N’ayant ni mari ni amant pour la combler, elle se tourna vers la Lune qu’elle implora trois nuits durant d’exaucer son vœu le plus cher et de faire d’elle une mère. C’est ainsi qu’elle se retrouva enceinte, indifférente aux rumeurs de ses voisins qui se demandaient bien comment avait-elle pu en arriver là. La femme rayonnait de bonheur mais malheureusement cela fut de courte durée ; un clan de Strigoï s’en prit au village et elle fut l’une de leurs nombreuses victimes, mais elle survécut. Surprise d’être encore en vie et de ne pas s’être changée en l’une de ces créatures infernales, elle s’exila loin des siens afin d’élever son fils hors du danger et des regards trop curieux qui l’avaient couvée ces derniers mois. Et lorsqu’elle lui donna naissance, elle comprit qu’il l’avait sauvée.

Souleyman était un enfant taciturne, replié sur lui-même, constamment perdu dans ses pensées. Sa chambre avait la particularité de n’avoir que des murs de verre afin d’être baignée dans la lumière de la lune chaque nuit, car c’était le seul moment où il s’y rendait. Le soleil lui donnait d’affreuses migraines et des démangeaisons particulièrement désagréables, alors il passait ses journées à l’ombre des arbres du jardin pour dessiner ou dans le salon afin de composer des mélodies diverses. Ils vécurent ainsi quelques années jusqu’à ce que des vagabonds qui passaient près de chez eux décident de réquisitionner leur maison. Ils enfermèrent l’enfant dans la cave sans eau, ni nourriture ni lumière en attendant qu’il meurt tandis qu’ils prenaient du bon temps avec sa mère à l’étage. Cela dura trois nuits, et d’un coup la porte s’ouvrit. Le gamin rêveur et terrifié qu’ils avaient jeté comme un malpropre avait laissé place à une créature furieuse aux crocs acérés qui se jeta sur eux en poussant d’atroces rugissements ; ils n’eurent aucune chance. Souleyman était affamé, enragé ; il se déchaîna comme jamais et n’épargna pas même sa pauvre mère tant il avait perdu le contrôle. Puis il s’allongea dans l’herbe humide, contemplant la lune ronde au-dessus de lui et s’apaisa peu à peu. Et lorsqu’il réalisa son crime il pleura des heures durant, puis enterra le corps de sa défunte mère avant de disparaître et de ne jamais revenir.

LOU

Lorialet et dompteuse

Lou n’est née que dans un seul but : se marier avec un prince qui élèverait socialement sa famille. Quelle ne fut pas la déception de ses parents en constatant ses iris inexistants et sa chevelure bleu nuit, elle était maudite ! Alors ils l’envoyèrent dans leur maison de campagne au nord du pays, où elle fut élevée par une adorable nourrice qui prit soin d’elle comme de ses propres enfants, qui la traitèrent comme leur petite sœur. Lou eut une enfance épanouie durant laquelle ses capacités furent vues comme de véritables dons qui amusaient sa famille de cœur, mais cela parvint aux oreilles de ses parents biologiques qui décidèrent de la reprendre et de la vendre. Arrachée aux siens, elle découvrit l’atroce monde du marché noir et fut achetée par une sorcière qui fit d’elle sa domestique. Si Lou est reconnaissante envers Alyss de la traiter relativement bien et de lui laisser une certaine liberté, elle n’en reste pas moins sa prisonnière et n’aspire qu’à fuir le manoir. La majorité de son travail consiste à s’occuper des divers animaux élevés par la sorcière et à assister cette dernière dans ses préparations de potions. Réservée, distante, elle dissimule une personnalité malicieuse et un don inné pour dérober des biens.

ALYSS

LORIALET ET SORCIÈRE

Alyss ne jure que par une chose : l’argent. Plus avare qu’Ebenezer Scrooge lui-même, elle utilise ses dons afin de s’enrichir et prend plaisir à montrer l’étendue de ses biens. Ayant un sens moral limité, elle n’a aucun scrupule à acheter et posséder des personnes -à l’instar de Lou- et à profiter de leurs services. Si elle les traite avec un certain respect, elle les considère tout de même comme de simples marchandises ou bêtes de foire qu’elle expose avec ravissement lors de fêtes ou célébrations diverses. Elle a été l’amante de Bélial quelques années durant bien qu’il l’ait oubliée, et elle souhaite mettre la main sur Souleyman pour agrandir sa collection de lorialets atypiques dont fait partie Lou.

Alyss est une femme fière, arrogante, méticuleuse et réfléchie. Mais elle contrôle difficilement son attrait pour les choses précieuses et son besoin irrépressible d’être enviée par autrui.