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Chapitre 1
Un bruit étouffé me fait ouvrir un oeil. Il me faut bien quelques secondes pour réaliser, du fond de ma torpeur, que mon portable vibre sur ma table de chevet. D'un geste mal réveillé, je m'en empare.
-Allô ?
-Lo, c'est moi !
La voix de Proserpine fait un écho étrange dans l'appareil. J'ai les idées encore engourdies par le sommeil, mais je la maudis pour m'avoir ainsi arrachée aux bras de Morphée. Comme je ne réponds pas, Proserpine enchaîne :
-Dis, tu es là ? Louis te fait dire qu'il organise un petit truc ce soir à la Cala d'Or. Je pense y aller. Tu nous rejoins ?
-A quelle heure ?
-Ils ouvrent le Carré à vingt heures. J'y serai un peu avant, parce que tu sais, il y aura Charles.
Hé oui, la seule présence de Charles suffit à légitimer celle de Proserpine à cette réunion de tocards, et la mienne par la même occasion...
-D'accord, d'accord, j'y serai pour vingt heures, finis-je par murmurer dans un soupir, avant de raccrocher.
Je m'étonne que Proserpine n'ait pas senti à ma voix rauque et ensommeillée le profond désintérêt que je porte à sa soirée. Peut-être a-t-elle fait mine de ne rien remarquer, par peur de devoir affronter les yeux de Charles toute seule...
Je me redresse dans mon lit en me frottant les yeux. Mon portable m'indique qu'il est bientôt dix-sept heures. J'ai dormi toute l'après-midi, et je n'en éprouve aucun remords. J'ai même directement plongé dans mes draps au retour de la fac, sans prendre la peine de déjeuner. Je me sentais lasse, voilà tout.
D'un pas mal assuré, je me lève et file jusqu'au dressing attenant à ma chambre. Les placards tapissent les murs de cette petite pièce. J'y entrepose tout ce dont une jeune femme peut rêver. Je me décide assez rapidement : ma tenue de ce soir sera composée d'une petite robe en taffetas noire griffée Gucci, d'une paire d'escarpins signés Chanel et d'un sautoir à perles tout simple. Mais avant toute chose : une douche !
Au fait, je ne me suis pas présentée : mon nom est Loréanne. C'est un nom plutôt curieux, n'est-ce pas ? Voyez-vous, mes parents ont toujours été mélancoliques des grands jours de la royauté. L'un voulait m'appeler Aliénor, l'autre Anne, en hommage aux grandes reines du même nom. Allez savoir par quel compromis ils en sont venus à opter pour ce nom hybride qu'est Loréanne...
Je suis née à Passy, dans l'hôtel particulier de ma tante. Il y a une chose que vous devez savoir : en dépit du fait que mes parents vivent dans l'opulence et que tout chez eux transpire l'élitisme, ce ne sont pas pour autant ces gens snobs, méprisants et inaccessibles que l'on peut croiser dans leur milieu. Je dirais même que mes parents sont d'honnêtes gens, simples dans leur manières, respectueux et dépourvus de toute hypocrisie. Ce sont également des amoureux de l'étude et du travail consciencieux. J'admire mes parents, ils ne m'ont jamais déçue.
Je suis la fille à qui tout sourit. La vie m'a bénie, et je lui en suis reconnaissante. Cela fait de moi une fille parfaitement ordinaire. Je ne suis pas, à l'instar de Hell, cette allégorie glauque de la jeunesse dorée qui s'ennuie d'avoir tout eu et de ne plus rien désirer. Je ne suis pas cette fille négligée par ses parents et dont la cage de solitude est d'or. Je suis simplement Loréanne. Je vis au pays des faux-semblants. Je regarde la triste comédie humaine qui se joue devant moi. Des fois j'en ris. J'en pleure rarement.
On dit de moi que j'ai un coeur de pierre. Je ne suis pas très expressive, ni même très émotive. Proserpine me le reproche souvent, elle qui se dit à fleur de peau.
Tiens, et si je vous parlais un peu d'elle, le temps de prendre ma douche et de me barder de crèmes et de lotions ? Vous connaissez le dicton populaire qui dit "on ne choisit pas sa famille, mais on choisit au moins ses amis" ? Hé bien, dans mon cas, ce n'est pas entièrement vrai. Proserpine et moi, nous nous connaissons depuis le jardin d'enfants, du fait que nos parents appartiennent à une même confrérie. J'ai grandi avec elle, et c'est là la seule chose que nous ayons en commun.
Proserpine est l'archétype de la fille-à-papa dont on dirait qu'elle n'a pas inventé l'eau chaude. D'une intelligence médiocre, peu créative, cette créature est un produit typique de la société dans laquelle j'ai été élevée : une poupée au visage lisse enveloppée de tissus coûteux, au brushing parfait, à l'oeil déjà triste et blasé. Une fille qui ne s'émeut plus quand on lui offre un Louis Vuitton, qui cancane sans cesse et qui croit combler son vide spirituel par sa logorrhée. Ne vous méprenez pas, c'est une brave fille. Elle me donne tout ce que l'on peut attendre d'une amie. Néanmoins...
J'ai quelques passions dans la vie. Certaines sont très classiques, comme lire ou écouter de l'opéra. Mais j'ai une passion atypique : l'observation de mes semblables. Et quel fabuleux théâtre que celui de la bourgeoisie parisienne ! Laissez-moi le temps de finir de me préparer pour cette sinistre fête en enfilant mon déguisement de circonstance, et je vous y emmène...
Chapitre 2
-Lo, regarde un peu qui s'amène... Quelle garce, celle-là !
Ca y est, les réjouissances commencent. Ca ne fait pas dix minutes que je suis arrivée à la Cala d'Or et déjà, les langues s'agitent. Je contiens un soupir et lève les yeux vers la sylphide créature qui s'approche pour nous embrasser : Victoire, dix-neuf ans, blonde, aguicheuse, et un tableau de chasse long comme la cuisse que laisse entrevoir sa robe.
-Oh ma chérie, comment vas-tu ! s'exclame Proserpine lorsque Victoire arrive à notre hauteur.
Mon amie vient de se constituer en express un masque de circonstance. Je la regarde parler, et je m'extasie de voir son visage s'animer comme une petite machine bien réglée qui accomplit son travail de séduction hypocrite.
Je vous passe les détails de la conversation qui suit : on n'y parle que chiffons et petits problèmes féminins. Sous toutes ces banalités, Victoire et Proserpine réussissent l'exploit de se balancer un douzaine de piques, vous savez, ces petites phrases acérées qui vous chatouillent l'égo, mais qui ne sont pourtant pas assez agressives pour que l'on puisse soupçonner leur auteur de malveillance.
Durant cette conversation, je n'ouvre que rarement la bouche. Je n'ai rien à dire, j'observe. Lorsqu'enfin l'entretien se termine, Victoire s'envole vers la gent masculine, en tirant un peu plus sur son décolleté déjà profond. A peine a-t-elle tourné les talons que Proserpine mitraille :
-Non mais quelle dégaine ! On se croirait sur la place Clichy. Même une professionnelle aurait plus de dignité.
Je ne réponds rien. J'ai un principe dans la vie : je n'alimente jamais les ragots, encore moins les médisances. Non pas que j'apprécie Victoire. Simplement, je ne porte à ces fille qu'un intérêt sociologique, un intérêt de chercheur qui expérimente. De toute façon, Proserpine est une amie précieuse sur un point : elle ne me demande jamais de faire la conversation. Je l'écoute parler, et c'est déjà beaucoup pour quelqu'un qui parle sans cesse d'elle-même. Et elle le sait : tout le monde n'a pas ma patience.
-Est-ce que je suis présentable ? s'inquiète-t-elle soudainement.
Je la vois passer une main fébrile dans ses cheveux bruns relevés sur sa nuque. Proserpine est ce qu'on appelle chez moi une jolie fille, qui doit beaucoup à l'argent. Il est tellement plus facile d'être belle quand on est riche : de jolies cheveux, de jolis ongles, une maquilleuse personnelle, un petit tour chez le chirurgien de temps à autre pour corriger un petit défaut morphologique ou faire disparaître une graisse disgracieuse... L'argent permet beaucoup de choses. Il trans e de jeunes femmes sans charisme en petits cadeaux délicatement empaquetés, frais et lisses, à défaut d'être authentiques...
-Tu es très bien, Possy, dis-je simplement pour tenter de la rassurer.
Charles vient d'apparaître, à l'autre bout du bar. Son regard vert est absorbé par son smartphone, et il ne prête qu'une oreille distraite aux paroles de son ami Eloi qui se tient à ses côtés.
Charles est putôt bel homme. Un brin rebelle, il porte ses vingt-et-un ans avec assurance, et un soupçon de défi dans les yeux. Sous ses airs de garçon négligent qui se moque de tout, c'est une bête de travail dont la fierté est d'être parvenu à intégrer Centrale. Je dirais que c'est l'un des seuls garçons de ma connaissance qui ne se soit jamais reposé sur la conviction qu'il hériterait de papa-maman, et qu'un rentier n'a pas à faire d'effort pour gagner sa vie.
Eloi, moins courageux, n'en est pas moins un chic type. Beaucoup plus accessible, plus fêtard aussi, il est la personne à qui l'on apprend à ne rien dire. Tout ce qui rentre dans son oreille ressort immanquablement par sa bouche, dé é par ses interprétations et son désir de créer la surprise. Dans notre petit cercle d'amis, nous l'appelons "le crieur public". Il dé*** ses commérages comme David Pujadas énonce les in ations du soir...
-Bon, qu'est-ce que je lui dis ? Tu crois qu'il accepterait un after un peu plus intime à la maison ?
-Si tu t'abaisses à ça, tu vas te retrouver reléguée au satut de "plan fixe".
-Ca vaut peut-être que mieux que rien, soupire Proserpine, les yeux perdus dans sa coupe de champagne.
-C'est toi qui vois.
Charles, comme nous tous, a une sorte de harem officieux, dans lequel il pioche les soirs de solitude. Il y a peu de couples dans notre entourage. L'ami de toujours devient souvent l'amant d'un soir. Je ne fais pas exception à la règle. Mon meilleur ami, que j'aurai bientôt l'occasion de vous présenter, partage souvent mes nuits.
-Ca m'ennuie de le partager, me confie Proserpine. J'attends un peu plus qu'un simple plan détente, tu vois ? Mais bon, je le vois mal s'engager, quand même.
Je ne dis rien. Vous l'aurez remarqué, je ne suis pas quelqu'un de très empathique, et je ne suis pas non plus très douée pour réconforter. Et franchement, que dire ? Certes, Proserpine et Charles se connaissent de longue date, mais ils ne sont pas plus proches que cela... QU'espère-t-elle ? Et d'où lui est venue cette su*** passion pour lui ? Je réalise soudain que je n'ai pas fait très attention à elle, ces derniers mois. Depuis que je suis entrée à l'université, début octobre, je n'ai pas beaucoup sorti la tête de mes livres. J'ai intégré le collège de droit d'Assas, et mes études m'ont sans doute poussée à faire l'impasse sur l'évolution de mon amie.
Je tente de divertir Proserpine, que je sens étrangement tendue. La soirée s'étire en longueur, sans être désagréable pour autant. Elle ressemble à toutes ces soirées que nous passons habituellement dans notre Carré privé. Ce soir, huit d'entre nous sont venus. Je constate avec soulagement que les amis d'Eloi et de Hailey, une autre de nos amies d'enfance, ne sont pas venus. Je les appelle "la clique des tocards". Ces personnes s'imaginent fréquenter la jet-set à notre contact, et se pavanent de privilèges qu'ils n'ont pas. Ils m'insupportent, et je ne le cache pas.
Autour de moi, les verres se désemplissent rapidement. Nous avons une bonne descente, typique d'un vendredi soir. Les jeunes filles étalent leurs atouts, les garçons font mine de ne pas y prendre garde. Pas un mot plus que l'autre, pas une parole vulgaire, de simples sous-entendus qui en disent long. Proserpine et moi, nous nous amusons parfois à parier : un tel finirait sa soirée chez une telle, ou vice-versa. On s'occupe comme on peut.
Sur les coups de deux heures du matin, Proserpine fait amener un taxi. Nous n'avons pas de chauffeur particulier, c'est un luxe inutile dans une capitale comme Paris qui est si bien desservie par les transports. Nous rentrons légèrement ivres, en faisant la revue de toutes les vacheries qui ont été balancées, de tous les mots doux qui se sont faufilés dans les conversations. Je veille toutefois à rester neutre et détachée, comme toujours.
Mais la soirée me laisse un goût amer. Je sens Proserpine distante, moins vive que d'habitude. Au moment de la quitter, je me promets de tenter d'en savoir un peu plus. Et en montant les marches qui mènent à ma chambre, je me sens soudain prise de vertige. Un vide immense, que je n'avais pas ressenti depuis longtemps, me prend les tripes. Je mets ce malaise sur le compte de l'alcool, et je me glisse dans mes draps, le coeur serré.
Chapitre 3
J'ai le réveil difficile, les lendemains de beuverie. Il est onze heures passées lorsque la voix de ma mère retentit dans ma chambre, et se heurte aux parois douloureuses de mon crâne.
-Lo, debout ! Auguste au téléphone pour toi. Il dit qu'il n'arrive pas à te joindre, que ton portable est coupé.
Mon portable, coupé ? Certes non, simplement à bout de batterie, je suppose...
D'un coup de pied, je me débarrasse de ma couette et saute au pied du lit. Je ne suis vraiment pas fraîche. Ma mère me tend le combiné sans faire de commentaire. Je n'ai pas l'habitude de boire, et elle se montre indulgente lors de mes (rares) excès.
-Allô ?
Ma voix est graveleuse, je la reconnais à peine...
-Ouais, Lo, c'est moi. Je peux passer planter ma tente ce soir ?
Par principe, je rappelle ma mère, sur le point de quitter ma chambre :
-M'man, Auguste peut venir dormir ce soir ?
-Bien sûr.
-Ouais, elle est ok. Par contre, laisse-moi quelques heures. J'ai encore sommeil.
Bouh, je mens comme un arracheur de dents ! J'ai honte d'avouer que je ne suis pas présentable. Le khôl n'a pas tenu, et mes yeux sont cerclés de noir. Mes cheveux ont pris des plis improbables, et j'ai la langue pâteuse. Je dois être hideuse...
-J'arrive vers seize heures. A toute.
Et il raccroche, le mufle. Je n'ai même pas eu le temps de négocier. De dépit, je jette le téléphone sur la couette défaite, et je me traîne jusqu'à ma salle de bain. Franchement, quelle idée j'ai eu d'accompagner Proserpine à cette soirée ? Qu'y ai-je gagné, en fin de compte ? Une gueule de bois.
En me contemplant dans le miroir, j'évalue l'étendue des dégâts. C'est bon, je devrais pouvoir bricoler pour rendre un aspect supportable à l'ensemble. Ce n'est pas comme si j'avais le choix, de toute façon.
Auguste m'a vue dans des états bien pires encore, mais je ne tiens pas à ce que cela se renouvelle trop souvent. Il est mon meilleur ami, et comme vous l'aurez compris, il est même un peu plus que cela. N'allez pas vous imaginer que je sois amoureuse de lui. Loin de là. Notre relation va bien au-delà d'une banale amourette. Il est mon confident, mon ami de toujours, et probablement l'être auquel je tiens le plus, après mes parents. Et accessoirement, mon amant. Les choses sont simples ainsi. Il n'y a ni jalousie, ni possessivité pour gâcher ce qui nous unit. Je suis très satisfaite de la situation, et j'avoue que je ne me pose pas spécialement de question sur notre avenir.
Bien sûr, Auguste a eu quelques copines. Ca n'a jamais duré plus que quelques semaines, mais même durant ces périodes où il était en couple, j'ai su trouver ma place, rester en retrait sans en ressentir de frustration. L'attitude que j'ai choisi d'adopter envers lui est simple : s'il est là, tant mieux, s'il est avec une autre, grand bien lui en fasse.
Mes mèches blondes se rebellent. J'ai la flemme de les lisser, et impossible de les faire tenir en place sans brushing. J'opte pour l'option chouchou. Je relève mes cheveux en un chignon relâché que je pique de petites pinces. Le tout a un aspect sauvage et savamment négligé. Parfait. Je m'attaque ensuite à ma peau. Les traits de mon visage portent l'empreinte d'une nuit courte et alcoolisée. Beuh, je n'ai pas l'intention de recommencer l'expérience avant longtemps. On dit que le très bon champagne ne donne pas mal à la tête. Moi, je vous affirme que le meilleur des champagnes vous donne la nausée, surtout après la cinquième coupe... Elle est fatale, cette cinquième coupe !
Après un court passage dans la salle de bain, je décide d'aller jeter un oeil à mes cours, par acquis de conscience. Pourtant, j'ai la tête ailleurs. Mon corps marche méca***ment, mes doigts allument mon mini pc portable sans que je m'en rende compte. Une part de mon cerveau s'occupe d'ouvrir le fichier sur lequel je tape mes cours de droit fiscal et de l'imprimer, pendant qu'une autre partie de ma tête somnole.
Je n'arrive pas à réfléchir. Mes pensées fusent sans cohérence et s'échappent. J'ai envie de dormir. Non, attendez... Je n'ai envie de rien, en fait.
Alors que j'allais me lever pour aller chercher les feuilles qui m'attendent toutes chaudes à l'imprimante, je suis soudain prise d'un vertige. Je retombe mollement sur mon lit, hébétée. Mes yeux fixent un point inexistant sur le mur de ma chambre. Un grand vide s'insinue pernicieusement en moi. Pour la première fois de ma vie, je me sens... incomplète. Comme s'il me manquait quelque chose. Et je n'arrive pas à identifier quoi.
Lorsque je reviens à moi, j'ignore l'hure qu'il est, et combien de temps j'ai pu rester ainsi, immobile et perp***. Je mets ce malaise sur le compte de la fatigue. Et j'ai tout un tas de remèdes contre la fatigue : vitamines en comprimés, smoothies, bol d'air frais, natation... Inutile de se tracasser pour un léger malaise.
Je parviens finalement à me lever, bien résolue à relire mes cours, lorsqu'un mouvement très léger attire mon attention. Dans un coin de ma chambre, une ombre a glissé sur le tain du miroir. Intriguée, je marche faiblement jusqu'à la superbe psyché de près de deux mètres de haut, cadeau de ma grand-mère. Mais je ne vois rien, rien d'autre que moi, mes cheveux blonds épars et mes yeux noisette, presque jaunes. Je me trouve un air étrange, mais ce n'est pas cela qui m'intéresse. J'aurais juré avoir vu passer quelqu'un devant ce miroir...
-Loréanne ! Viens manger. Dépêche-toi, papa et moi sommes pressés, nous partons à une oeuvre de charité cet après-midi.
La voix impérieuse de ma mère me tire de mes songes. Je chasse l'étrange apparition de ma tête, et je me dirige tant bien que mal vers la salle à manger. Mes jambes me soutiennent à peine.
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