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hollywood-seyma a 0 points de bonté.

hollywood-seyma
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Flash

Je ne viendrai que rarement sur ce jeu.

 

 

Ta lettre avant de partir.. Bruno...

 

 

"24 heures avant de mourir. C’est bizarre, je me sens très mal tout à coup. Mais qu’est-ce qui me prend ? Je veux mourir ou pas ? Il faudrait savoir. Non, je le sais, j’ai pas envie de mourir. Au contraire, j’ai enfin trouvé ma voie. C’est idiot. Alors mon destin c’est de mourir quand j’ai trouvé la sortie ?  Soit,  disons que c’est mieux que rien, d’avoir trouvé l’Islam avant de mourir, une fois dans ma vie. J’aurais essayé de m’en tirer, non sans peine, ni erreurs, mais j’ai essayé. Et ça, c’est le principal ; comme à l’école. C’est sûrement l’une des rares  choses que je ne peux pas regretter.

Qu’est-ce que j’ai fait alors ? J’ai tout mon temps pour en parler ; J’ai grandis à une vitesse folle, tout en restant un gamin assez naïf et pas sûr de lui. Du haut de mes 1m54, environ, j’ai battu des peurs et des désespoirs, par grosses quantité. Mais j’ai pas de fierté.  Et alors ? Ben… pas grand-chose. Ça ne change rien au fait que j’ai 24 heures avant de mourir.

Ma vie a l’air de ressembler à ça : 3 étapes. Petite-enfance, enfance, adolescence. Toutes comportant des hauts et des bas, comme pour chacun de nous. Ma petite-enfance a été naïve, très naïve, et pas très malheureuse pour autant, je découvrais le monde. La preuve ? Les photos. 2 grosses pommes mûres à la place des joues et une jolie courbe en bas du visage qui me faisait des yeux d’asiatique. On dirait pas que c’est moi. J’ai dû avalé un truc qui m’a rendu pessimiste . Je doute quand-même… Alors d’où est-ce que ça vient ?

Il faut admettre que personne n’est jamais très joyeux dans la famille, mon petit frère s’en plaint assez. C’est dommage, mais c’est comme ça. Je suis devenu comme eux en passant à l’enfance, j’entends par-là de 6 à 10 ans, à peu près. Papa avait dû commencer à imposer ses exigences. Pas de bruit à table, ou bien on n’entend pas la radio. Pas de jeux bruyants quand il est aux alentours, ou bien il hurle, puis on est puni. Etc…   Je suppose que ce n’est pas la peine de citer d’autres***mples. Il devenait violent, c’était vraiment pas facile pour nous, la progéniture.

Un malheureux jour, Papa Maman mes frères et moi, allons en centre-ville ;  Papa disait souvent que, dans la vie, il fallait être solidaire et s’entraider les uns les autres.  J’étais d’accord, et je le suis toujours, d’autant plus . A Dijon, c’est bourré de clodos, comme on dit, et bien souvent, ça ruine une bonne humeur apparente. Chez moi, en tout cas. En rentrant donc ce jour-là, on longeait le trottoir à la queue leu-leu, tout l’ennui des familles nombreuses…  Il y avait un SDF assis là. J’étais derrière, j’ai écouté mon courage, bien que faiblard, et le conseil de mon père. C’était mauvaise pioche. J’ai donné la pièce que j’avais trouvé parterre un jour par hasard, le gars m’a regardé , puis il a sourit, mais je n’ai pas eu le temps de bien voir. Papa a hurlé mon prénom, c’était pas bon signe. J’ai eu comme un sursaut, et un mètre plus loin, j’ai eu une gifle. Ma première, la plus dure, plus honteuse et blessante que n’importe quelle autre, surtout quand on n’ a même pas une dizaine d’année.

Alors, j’ai pas compris. Pourquoi s’est-il fâché ? Je n’ai fait qu’illustrer sa parole. 10 centimes, c’est tout de même pas la fin du monde, pour nous, richous qu’on est avec notre compte à la banque qui déborde de gros chiffres. Lui, il avait rien, et qui sait ce qu’il est devenu maintenant ! Peut-être qu’il est mort, ou qu’il va l’être bientôt, comme moi. Lui qui n’a qu’un ridicule petit tapis pour s’assoir et un vieux chien malheureux.  Vraiment, ça reste un mystère…

Premier incident triste de ma vie. Je m’en suis peut-être pas tant remis que ça, finalement. Les mots frappent encore forts dans ma tête et j’ai du mal à me forcer d’écrire ça, mais c’est pour plus y penser et tirer le bon du mauvais.

Bien qu’un peu plus mûr, je croyais encore à tout ce qu’on me disait. La p’tite souris, le Père Noël, … tous ces mythes enfantins et surréalistes qui, pourtant, ont bien sonnés comme une réalité dans mes pensées.  Je suis tombé de haut en apprenant qu’on m’avait menti des centaines de fois, et que j’avais fait pareil. Mais surtout, on me prenait pour un imbécile de première, et ça, j’ai pas aimé. Je suis pas très susceptible, ou bien on n’a jamais osé me le reprocher mais, là, pour le coup, j’ai été terriblement vexé et abattu. J’avais envie de les punir, c’est sans doute à partir de là que j’ai connu la haine, la vrai, dure comme la pierre.  L’esprit de rébellion, pas toujours bien vu, surtout pas avec les parents. Le Noël de mes 8 ans s’est passé comme ça : j’ai trouvé des déguisements de Père Noël et les cadeaux, bien au fond d’un tiroir, au rez-de-chaussée. Basta, j’ai couru là-haut et j’ai hurlé, frappant sur la porte, puis on m’a plus entendu. On m’a laissé faire mon « *** nerveux » dans ma chambre, personne n’avait l’air de se préoccuper de moi, le gamin débile qui sait pas se défendre. Je me suis couché, je me suis endormis très tard, j’entendais les gens rigoler et papoter en bas, à table, devant leur assiette de foie gras et pâté luisant. Maintenant que j’y repense, ça me dégoûte. J’ai pleuré, et ça, par contre, c’était loin d’être la première fois.

A 11 ans, la maison a brûlé, une bonne nouvelle encore. J’ai vécu chez Tatie un moment, mais j’ai tout oublié. Maman dit que j’ai changé de tête en passant de ma petite-enfance et à mon enfance (je lui ai fait part de ce langage) , elle ne sait pas pourquoi, moi je sais. Quand on est très jeune, bien souvent un sourire nous rend plus dynamique, fier. Tandis qu’un visage blême, sans expressions ou même dépité, nous rend sérieux, trop sérieux. Autrement dit, notre sérieux nous vieillit. Et ça se paye, par une bouche qui tombe et des yeux mi-clos en permanence. C’était mon état depuis l’incendie, et peut-être même avant. Oui, même avant, avec cette histoire de Père Noël ridicule.

Je me considère pas comme quelqu’un de courageux, au contraire. Je réfléchis, d’accord, mais je ne suis pas capable de taper du pied et me dire « allez, je dis ce que je pense ! »  Non… je pense je pense je pense tout le temps. Je discute avec mon subconscient, qui adhère, me contredit, ou me laisse sans réponse. Autrement dit, souvent je n’avance pas, aucun acte ne fait avancer les choses. Je reste dans ma petite bulle en espérant qu’aucun risque ne viendra la percer. Ça ne marche pas toujours. Tout le monde le sait, c’est évident, à des moments dans la vie, il faut parler, s’exprimer. Comme je suis… ultra-réservé, fébrile à cause du stress et inconscient, je me perds, je m’écroule comme un château de carte, je passe d’une pensée toute innocente et légère à un tonne de pani.que exaspérante. Comme l’effet du « je joue tranquillement avec mes jouets dans ma chambre et BOUM Maman m’annonce que je vais me faire opérer dans 3 semaines » .  On appelle ça une chute, un ravin dans l’esprit, dans lequel on tombe. Une chute lente et mortelle.

Tous ces éléments expliquent peu à peu mes envies de suicide qui sont devenues plus importantes à l’arrivée de l’adolescence. Mais on n’en est pas encore là.

J’étais peureux, oui, complètement. Déjà parce-que je n’avais absolument pas confiance en moi, jusqu’ à  cette année. D’autre part, j’étais panophobe ; la phobie de tout. Très peu connue. Sûrement réputée pour être un peu… excentrique. C’est vrai que c’est pas commun, d’avoir peur de tout, à ce point. Mais voilà, j’y pouvais rien j’étais comme ça. Tout petit, je voulais pas descendre l’escalier tout seul, trop peur de tomber, je voulais pas lâcher la main de Maman pour aller dans la cours de l’école, il y avait trop de monde, je voulais pas manger avec un couteau, trop peur de me blesser…  et j’en passe… Maintenant j’en profite pour rire de moi-même. C’est très bon de rire de soi-même ! Justement, ça entretient la confiance en soi, mais ça, à l’époque, on me l’avait pas dit.

Bref, je ne me souviens pas très bien de ce passage hyper-nerveux de ma petite enfance, mais d’après Maman, ça m’est quand-même bien resté, et physiquement, ça se ressent aussi.

Je n’ai pas encore parlé de mes fréquentations, ça vient.

En primaire, j’ai eu un  très bon copain, il s’appelait Juan (il a des origines espagnoles) . Je l’identifiais à ses joyeuses fossettes et  à son aspect un peu boudiné. Contrairement à moi, il aimait bien le sport, en particulier le foot, si mes souvenirs sont bons. Le soir, il mangeait des pizzas (oui, vraiment presque tous les soirs) et chaque matins dans la cour, il me racontait sa dégustation. J’ai jamais compris comment il pouvait autant s’attacher à de la nourriture, mais ça me faisais sourire alors, je l’écoutais patiemment. C’est la principale chose dont je me souviens de lui et pourtant, c’est vraiment qu’un détail. Certains l’appelaient « Don Juan » à cause de ces multiples tentatives d’approche aux fillettes de l’école, qui malheureusement pour lui, échouaient toujours. Il râlait quand je refusais de venir jouer avec la bande de garçons de la classe, avec qui il sympathisait vite tous les ans, (pas comme moi).  Ça m’importe peu, moi, les jeux en collectivité. Je peux être seul et heureux et ça me met particulièrement de bonne humeur quand on me laisse en ermite dans ma chambre ou dans un coin de la cour. Quoiqu’il en soit, lui, Juan, quand j’étais pas très bien, il le voyait au bout d’un temps, et il demandait des explications. Bref, il s’intéressait à moi. J’ai déjà dit plusieurs fois que je voulais pas qu’on s’intéresse à moi, et plutôt qu’on me laisse tranquille. C’est complètement faux. C’est vrai que je suis très bien tout seul quand j’ai rien à dire mais…  j’ai besoin d’écoute et suffisamment régulièrement pour que j’arrive à relativiser.

Ça non plus je m’en rendais pas compte, à ce moment-là. Après-tout, en primaire, ma maison n’avait pas encore brûlé, je ne savais pas encore ce que c’ était, le vrai désespoir.

A côté de ça, j’avais Florane ; ma cousine bien-aimée. Elle a 2 ans de plus que moi, et elle a toujours parue d’au moins  4 ans de plus que moi. Ça m’impressionnait assez, ou bien ça m’effrayais carrément, je ne sais pas. Florane, c’était comme une espèce de grande sœur. La première fois que je l’ai rencontrée, c’était un Noël. (j’en aurais jamais finis avec cette fête de malheur...)  Elle était jolie comme tout et c’était sûrement la première fois que je restais aussi «  baba » à fantasmer devant une fille. Depuis cette fois où je l’ai vue pour la première fois (j’avais 7 ans, elle 9), elle n’a jamais changé de coiffure ; bruns aux reflets dorés et longs jusqu’aux épaules, ondulés, avec une mèche lisse qui orne son front et cache son œil droit quand cela l’arrange.

Elle avait l’air de prendre très soin d’elle, comme si c’était une poupée en soie. Après avoir découvert mon visage éberlué, elle a souri et on s’est fait la bise. J’étais vachement content mais je ne le montrais pas, c’était la première fois que quelqu’un venait illuminer mon Noël morbide où les enfants sont pris pour des couillons.

Au début, elle restait plutôt avec sa mère et son frère, et moi, j’arrêtais pas de la regarder, (pour ne pas dire matter…) . Et puis plus tard dans la soirée, après le repas, les parents ont fait visiter la maison aux invités. Moi, j’étais déjà dans ma chambre à jouer dans mon coin. Je mangeais déjà comme un piaf à l’époque. Et j’avais quitté la salle à manger depuis longtemps. Ils ont tous débarqués dans ma chambre,  ça m’a fichu un gros coup de stress, je n’aime pas le monde surtout quand il rentre sans crier gare dans mon intimité, encore que, je ne faisais que de jouer comme n’importe quel garçonnet de mon âge. Ils ont montré ma chambre puis ils sont partis. Flo est restée. « Elle est chouette ta chambre »  a-t-elle dit. J’ai dû rougir, «  merci, c’est gentil ». C’est tout bête, mais ça change un homme ! On comprend mieux pourquoi il y a tant d’hommes qui font de l’abus de la femme…  Bref. Elle avait l’air intriguée par mon petit monde qu’est ma chambre. Je jouais avec des animaux. « C’est bizarre, d’habitudes les gars ça joue plutôt avec de voitures, des légos, ce genre de truc… »  Je me suis demandé si elle se moquait de moi, mais j’ai préféré me dire que non. Pour une fois qu’une fille s’intéressait à moi !  C’est pas tous les jours. – J’ai répondu par un sourire d’un seul côté de la bouche, j’étais gêné. « Je préfère les animaux, même si ils sont en plastiques ». Elle a rit, j’étais fier de moi.

On a joué ensemble toute la fin de soirée, je voyais plus le temps passer, j’étais dans mes jeux et la présence de Flo devait me donner un peu d’orgueil, ce qui ne m’arrive pas souvent.  On s’est quitté un peu tristes, Flo a dit « on rejouera ensemble hein ? »  J’ai fait « oui » de la tête, et  elle m’a souri pour la énième fois de la soirée. Quand la porte s’est refermée, mon cœur s’est resserré.

C’est comme ça que Flo est devenue une super-compagne de jeux et de fous rires, c’est incroyable tout ce qu’on a pu partager et découvrir ensemble. En primaire, je l’appelais « ma cousine préférée », parce-qu’avec elle, je pouvais faire tout ce que je voulais et jamais elle me jugerais, et cela réciproquement. Quant à elle, elle m’appelait « le petit Bruno ». Je pense qu’on devine assez vite pourquoi.

 

Est venu le temps de l’adolescence, peut-être le temps le plus compliqué de la vie. Qu’est-ce qu’il y a long à dire là-dessus… heureusement que j’ai pas encore mal au poignet et que je respire bien.

 

L’adolescence, c’est la frontière entre l’enfance et l’ère adulte. L’ennui, c’est qu’on nous fiche tous les problèmes hormonaux à cette époque-là, et qu’on en a vraiment pas besoin. Je parle pas de la puberté, ça, on finit par s’y faire. Le visage parsemé de boutons et et les cheveux gras, ce n’est pas le pire devant tout ce qui nous attend. Le moral, c’est 10 fois pire. Déjà, on n’ arrête pas de nous baratiner avec les études, les parents comprennent pas que l’école nous rend comme des moutons et qu’on finit par en devenir malheureux inconsciemment, surtout chez les filles visiblement.

Moi, l’école, ça m’agace. Je trouve que c’est une perte de temps phénoménale, on nous apprend jamais l’important dans la vie. Est-ce qu’on nous parle de solidarité ? Non ou bien très peu. Est-ce qu’on apprend à dire « je t’aime » ? Non, ça se saurait. On nous parle de la guerre, on s’efforce de nous faire rentrer des f0rmules de maths dans le crâne, on nous stress avec des contrôles et on nous cris dessus quand on rit ensemble. Je n’appelle pas ça de l’éducation mais plutôt une garderie pour élèves destinés à galérer dans la vie s’ils n’ont pas un chiffre assez élevé inscrit sur leur bulletin.

 

C’est  peu gai.

 

C’est pour ça qu’au fur et à mesure, je suis devenu de plus en plus vulnérable et bon à rien. Papa n’arrêtait pas de m’enfoncer, et Maman ne comprenait pas à quel point la vie me fatiguait. Elle avait ses occupations et Papa en avait plus rien à faire de moi depuis bien longtemps.

Quand je suis rentré en 6ème, j’étais en dépression, j’avais fait la gueule toute les vacances d’été et je me fichais bien de l’école. J’y allais parce-qu’il fallait bien  y aller mais je n’avais goût à rien et personne ne pouvait me faire changer d’avis. Je recommençais à être seul, dans mon coin de cours, pensif avec mon  visage de chien battu. D’ailleurs, je n’étais pas loin du chien battu, j’étais un enfant battu.  Je découvrais le collège et la nouvelle ville, adieu ancienne ville, mauvaisjour nouvelle ville.  Je me sentais vraiment pas bien, et Juan n’était pas là pour me re-boosté un peu, il était dans un autre collège, dans ma ville natale. De toute façon, ronchon comme j’étais, même lui n’aurait rien pu faire.

Dès le début d’année, mes notes étaient catastrophiques, même si je faisais l’effort de faire mes devoirs, les contrôles ne donnaient rien, et ça, Papa et Maman ne me le pardonnaient pas… Surtout Papa. Qu’est-ce qu’il a pu devenir méchant, agressif pour un rien ! Je n’osais pas remuer le petit doigt ni même dire un mot à ma mère de ce qui m’arrivais, c’était l’oppression totale. Parfois, en plein cours on se dit « allez plus que 20 minutes et je suis chez moi, super ! », l’ennui, pour ma part, c’est que chez moi c’était pas mieux. Un soir papa est rentré du travail fin énervé, il a claqué la porte et n’a même pas embrassé ma Mère en guise de bonjour, pourtant, ça ne lui ressemble pas, Maman est tout pour lui. Ça m’a tout de suite prévenu sur le fait que j’allais passer une soirée très tendue, mais je pensais pas que ça allait finir avec une balafre sur ma joue le lendemain matin.

Papa avait eu une mauvaise journée au travail et par malencontreuse situation je me suis retrouvé dans ses pattes à un moment donné, il m’a poussé et je me suis écrasée contre la rambarde en fer de l’escalier. J’ai eu vraiment très mal et Papa m’a laissé giser là avec ma joue entaillée et mon œil qui pleurait. J’ai pensé que je lui avais gêné le passage mais il n’en était rien, il avait juste besoin de se défouler alors il m’a balancé comme une ordure, et ça m’a fais mal, pas que physiquement.

 

Le lendemain matin à l’école, j’attends la sonnerie à la récré de 10 heures  sur un banc en pierre, le cœur  et le visage vide d’émotions, j’en avais tellement eu la veille. Je traînais là avec la grande cicatrice et l’œil rougit à demi-plissé.

Un gars s’est approché de moi, c’était Jarod.

Je ne l’ai pas vu arriver , je devais regarder mes pieds, comme d’habitude. Il s’est assis à mes côtés, posé son sac et il a dit : « T’en as une sacrée balafre toi, comment tu t’es fait ça ? »  Je ne m’attendais pas du tout à la question, alors j’ai posé un blanc, béat. « Tu t’es battu ? »  J’ai remué la tête pour dire « non ». Et il a compris tout seul. « On t’a frappé plutôt, non ? »  Il a prit un air plus sérieux. J’ai hésité et je lui ai dit à voix basse que j’avais eu un soucis avec mon père. Il a dit « Si la disp.ute était aussi sérieuse que ta blessure ,moi  je me ferais du soucis pour toi. »  J’ai répondu que ce n’était pas une dis***. Je n’en revenais pas qu’on m’est abordé comme ça sans présentation ni quoi que ce soit. Mais c’est venu vite. A ce moment là, la sonnerie à retentit et je me suis dirigé vers ma classe, j’ai réalisé que le garçon était dans ma classe. Décidemment, j’ai vraiment pas les yeux en face des trous. Il a regardé autour de lui et s’est décidé à venir s’assoir à côté de moi, au fond de la classe.

Une fois assis, il a déclaré d’un ton relâché et enthousiaste : « J’avais une jolie gonzesse à côté de moi, mais ton histoire m’intrigue. »  Sa voix me rassurait, il avait l’air très sympathique et ouvert à tous, j’ai ris de sa remarque. Je lui ai donc tout raconté pendant le cours de français, notre dernière heure de la matinée. Il écoutait attentivement les mots qui sortaient en chuchotements de ma voix tremblante et faisait des yeux ronds quand je lui expliquait la violence de Papa, ça faisait bien longtemps que je ne m’étais pas confié, et avec autant de facilitée.

 Avant de quitter la classe, il m’a enfin demandé mon nom, et m’a présenté le sien en précisant que si j’avais besoin d’aide pour quoique ce soit, je pourrais venir lui parler sans problème. J’ai trouvé ça vachement sympa et…   solidaire.

J’ai pas arrêté de penser à lui depuis notre rencontre, c’est fou ce qu’il m’a fait bonne impression, et c’est encore plus fou qu’il soit réellement si f0rmidable !

Les jours et les années ont filés et c’était véritablement le meilleur ami que j’avais jamais eu, il me manque tellement, je pleure comme une madeleine. Il était comme Juan, à la différence qu’il ne me rabaissait jamais avec des  « pff t’es vraiment une fille-manquée des fois » , le seul défaut que je pouvais reprocher à Juan.  Je lui disais tout, c’était comme un frère, ou même mieux que ça. Il était toujours là pour moi et ça lui faisait plaisir de m’aider. C’était fabuleux. Je ne dis pas que j’ai pas eu d’autres amis comme ça mais…  c’est vrai que lui, Jarod, il m’a vraiment marqué.

En 4ème, il est tombé amoureux d’une fille de 3ème, Diana, une jolie fille pleine de vie avec un  teint doré qui la valorise davantage, d’après Jarod. Je suis d’accord. Elle a des origines Italiennes je crois, et d’ailleurs. Il s’en est très bien sortit et ils se sont mis ensemble en fin de premier trimestre scolaire. J’étais super-heureux pour lui, et pour elle, elle ne pourra jamais s’imaginer la chance qu’elle avait d’avoir Jarod comme petit-ami. Il prenait soin d’elle comme la prunelle de ses yeux. Il étaient mignons et épanouis, ça devait sûrement me faire rêver, au fond, sous mon entassement de misère. Jarod subissait mes plaintes mais je lui rendais service en retour, on attendait jamais rien de l’autre, c’était paix totale et il n’y avait présence d’aucune jalousie, mis à part quand  Jarod traînait un peu trop avec d’autre filles et que Diana forcément…   se méfiait à tord. Jarod a plus de respect pour les femmes que n’importe quel autre homme, et il m’a refilé ça, depuis sa mort.

Un après-midi de printemps, tous les trois, Diana Jarod et moi, sommes  restés un moment sur des escaliers près du collège. Les 2 tourtereaux se chuchotaient des mots doux et s’échangeaient des bisous , des longs bai.sers fougueux avec la langue qui sont  appréciable…  sauf quand on est tout seul à côté du couple entrelacé et qu’on est célibataire. Ce qui fut MON cas ce jour-là.

Je ne savais plus où me mettre, c’est fou ce qu’on se sent de trop dans ces conditions. J’ai essayé de les oublier une minute mais c’était chose difficile. Jarod l’a remarqué.

Après cet « épanchement amoureux », Diana a dû partir et je suis resté seul avec Jarod, un peu à l’écart. Je l’ai regardé un instant, il avait les yeux d’un fantasmé, c’était assez drôle. Mais il a dit, « Eh.. ! Toi, t’es jaloux. »   Moi ? Mais non pas du tout ! Je suis content pour vous !  ai-je répliqué aussitôt.  Il m’a pas cru une seconde. Heureusement, il plaisantait et on s’est quitté en riant. N’empêche que finalement, je me suis reposé la question tout seul.

-

J’ai parlé de ma relation avec Jarod mais pas tellement de sa propre situation. A vrai dire, sa vie à Jarod n’est pas géniale non plus.. Il vit dans un minuscule appartement avec sa mère et son père, mais il ne voit que très rarement ce dernier à cause du travail conséquent qu’il doit fournir pour obtenir un salaire convenable à la survie de sa famille…   Pour ainsi dire, Jarod est assez malheureux de ça, car d’après lui, son père est un homme admirable. Sa femme aussi. J’ai connu ses parents  et un ami à son père. Ces gens sont incroyables, ils ont beau avoir une situation presque critique, ils ont toujours la joie avec eux et ils partagent tout ce qu’ils obtiennent ! Je n’avais jamais vu ça auparavant. Jarod m’a expliqué qu’en Islam, ça se faisait, et que c’était même ton devoir. Toute la famille de Jarod est musulmane, et très fière. Ils acceptent tout le monde chez eux et ne demandent qu’une chose en retour : un sourire.

Mon ami me racontait ses péripéties, ses conflits de religion, sa foi en Allah et la manière dont il apprend la vie grâce à la spiritualité ; il m’a donné beaucoup de conseils et remit un nombre considérable de fois sur la bonne voie. C’était mon guide, Allah avant lui, sans que je le sache.

Beaucoup de gens l’agressaient lui et sa famille à cause de sa religion, j’ai jamais compris pourquoi. Et puis il m’a ouvert les yeux. Il m’entassait dans la cervelle une tonne de savoir super-crucial, je n’arrivais pas à tout retenir et puis, moi j’étais chrétien, encore que, c’est un « grand mot ».

Jarod disait qu’il appréciait ma pudeur, ma confiance et ma pureté. Je ne voyais pas bien ce qu’il entendait par « pureté », maintenant j’ai compris, et c’est pas pour autant que ça me fait gonfler les chevilles.

 

Je reviens aux faits concrets...   La 3ème, ça a été.. une horrible année, sans vouloir pleurnicher comme un gosse. Ça n’allait pas du tout avec Papa, presque tous les jours ils me frappaient et souvent sans raison. Je  pleurais beaucoup trop régulièrement et, finalement, j’écoutais plus trop Jarod à cause de la fatigue morale. Et puis lui, il était dans son amourette, mais je ne peux pas lui en vouloir.  Je retournais peu à peu en dépression, grosse dépression. L’hiver avait été rude, Jarod avait des grosses crises de mal de tête de temps en temps, ça nous inquiètait pas plus que ça pour le moment. Moi, j’allais souvent à l’hôpital, je m’évanouissais pour un rien parce-que j’étais devenu maigre comme un fil, et ma prof de sport m’en faisait voir de toutes les couleurs. Le temps passait mais malgré tout, c’était rude et les conseils de Jarod m’importaient peu, je n’avais plus d’humour, et puis, je grandissais, aussi. J’avais toujours des notes qui ne dépassaient pas les 5-8/20 . -  Pendant toute l’année, (même si j’avais toujours été songeur sur ce sujet-là, même gosse) , mes pensées se consacraient surtout à ça, en silence : je veux parler de la mort, ou plutôt, du suicide.

J’avais «  le mal de vivre » depuis que tout était chamboulé dans ma vie. D’abord, j’avais une santé de vieillard de 90 ans, ensuite, j’avais un père qui me détestait, et pleins d’autres détails de ce genre. C’était une année très pessimiste, la 3ème.

Comme je n’avais que Jarod comme ami au collège, je me suis inscris sur un réseau social, dédié aux filles en temps normal, et j’ai fait des connaissances. J’ai rencontré des gens super-importants qui le sont toujours en temps actuel, et d’autres qui ont complètement disparus ou presque. J’ai un peu honte d’admettre que j’ai  des amies « virtuelles » , mais comme elles sont géniales, je suis finalement fier d’avoir obtenu leur amitié. Mais elles, Laurane, Coraline, Manon, etc…   je ne sais pas si elles se sont véritablement rendu compte que c’étaient mes seules amies, bien que derrière un écran, et que c’était pour ça que j’étais si présent sur ce jeu bidon. Peu importe…  je reparlerais d’elles plus tard.

 

Durant cette année, j’ai traversé pas mal de choses assez énormes, et ce par ma faute en majorité. J’ai sombré dans ce qu’il ne fallait surtout pas et j’ai oublié les conseils de Jarod. Un mercredi soir où j’avais passé une sale journée, Papa n’a pas cessé de me faire des reproches, le lendemain, j’avais mon oral de stage. Papa a dit sur un air triomphal et moqueur « la fillette-nabaud a peur de causer devant ses profs ? »  J’ai éclaté en lui hurlant une insulte à la figure. « Con-nard. !!! . »

 

 J’ai regretté, évidemment. J’ai passé une sale nuit qui s’accordait avec la sale journée. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J’avais mal partout et je respirais pas bien, c’ était  difficile, javais reçu de sacrés coups et il s’était pas dérangé pour me faire mordre la poussière.

Le lendemain matin, j’ai « fugué », je me suis barricadé dans l’abri de jardin. On pourrait trouver ça farfelu ; pour moi, c’était juste une sortie de secours. Maman a pan.iqué pendant un heure, puis elle m’a retrouvé -  il faisait froid et humide dehors, Maman m’avait sortit de mon confort dans les couvertures  et les écouteurs qui me bombardaient la tête des musiques de Michael Jackson pour me vider de toutes ces idées maussades, j’avais finis par m’habituer au petit diamètre de l’abri de jardin. La gifle m’a réchauffé la joue. Puis j’ai senti un câlin. J’avais de la fièvre, je suis resté deux heures au lit et Maman a appelé le collège. En début d’après-midi, elle m’a amené chez le médecin et lui a expliqué la scène, j’étais mort de honte et j’ai fondu en larme dans le cabinet. Ils nous a donné l’adresse d’une psychologue, à mon grand désespoir.

J’avais perdu toute la confiance et la sympathie de Maman, elle n’en viendrait pas à la violence comme Papa mais, elle était plus distante et m’envoyait des regards de tueuse.  Ça me la fichais mal. Moi qui a tant de besoin de ma mère

Et puis c’était les vacances, j’ai eu le temps de me reposer mais à la rentrée, j’étais mal à l’aise. Tout le monde allait me poser des questions. « ben alors t’étais où le jour de l’oral ? »  « il parait que t’as fugué, c’est vrai ? »

 Tout ça ça me passait au-dessus de la tête. Moi, je pensais au suicide, pas à la note que j’allais avoir à l’épreuve scolaire. Dans ma tête, c’était la foire, et un jour, je suis passé aux actes. C’était un vendredi soir, Jarod n’avait pas remarqué ma tristesse, je savais me camoufler. Assis dans un coin de ma piaule, la tête coincée entre les bras ,je chouinais. J’en avais assez, je me taillais le bras sans aucune raison, j’avais un gros sentiment de peine, je voulais voir comment c’était, la mort, mais je ne faisais que la stimuler en regarder le sang perlé sur ma peau toute fine.

Avant ça, j’avais fumé. Beau coup, beaucoup, beaucoup. Un jour où Jarod n’était pas venu en cours à cause d’un fameux mal de tête, j’ai rencontré un grand gars à la sortie de l’école, plutôt robuste mais  grassouillais. Il avait un paquet de cigarettes dans la poche. Je ne sais plus comment on s’est retrouvé à discuter, mais quelques jours plus tard, je passais déjà du temps avec lui, -sans le dire à Jarod-  et sa bande de copains qui lui étaient semblables, dans les bistrots et les coins de rue aspireurs de fumée.

Il a dit que j’avais besoin d’aide mais surtout d’avoir une copine. J’en savais rien et puis les filles, ça m’intéressais pas, pas en tant que petite amie. J’avais ce qu’il me fallait sur mon réseau de gamines.  L’ennui, c’est qu’il m’a plongé dans la drogue, et c’était très mauvaise chose. Je suis devenu toxico en à peine 2 mois, et j’en avais rien à faire. La fumée et l’alcool, Julien le barraqué disait que y’avait pas mieux que ça pour oublier ses blèmes. Je l’écoutais sans me poser de questions. Si autant de personnes le faisaient c’est que ça devait être vrai…  alors voilà ; une cigarette pour voir, puis 2-3 les jours qui suivent, 4 ou 5 parce-que c’est cool, ça réchauffe l’intérieur, jusqu’à 6 d’un coup et des yeux tout embués. Et pour l’alcool ça s’est passé tout à fait pareil – je suis redevenu un gros naïf sans faire gaffe.

Et contrairement à ce qu’on avait pu me dire, ça me faisais pas du tout oublié mes esprits suicidaires. Très peu de temps après que j’ai commencé à prendre cette mauvaise habitude, j’ai donc fais ma première tentative, je me suis enfermé dans la cuisine et bouchant les trous où l’air pourrait passer, avec des couvertures, et j’ai monté le gaz. Ça me piquais les yeux et la gorge, c’était infâme mais je savais ce que je voulais. J’organisais cette mort depuis longtemps.

Et puis, je me suis réveillé dans un univers tout blanc. Hôpital.  – Râté.

 

 

La seconde fois, c’était les vacances d’hiver, Flo et ses parents étaient là. On ne cessait pas de bien s’entendre, seulement j’étais trop triste. Je me suis dis que si j’essayais de me tuer en présence de la famille, ça ferait comme un appel au secours. Mais j’ai pas réussi et tout s’est retourné contre moi une fois de plus. – Julien m’avait filé une drogue spéciale pour que j’essaye, j’ai pas voulu et au lieu de ça je me suis débrouillé pour l’échanger contre un produit qui contenait du cyanure. J’ai mis la poudre dans l’eau et j’ai avalé, mais Flo m’avait vu et puis je n’ai plus rien compris à ce qui s’était passé par la suite.

  ça avait un gout d’amande bizarre, et plus tard  je me sentais comme étouffé, j’avais la peau bleue sous les ongles, je suis tombé raide dans la nuit et j’ai attendu en m’efforçant de ne pas gémir.  C’est pas pour autant que je ressentais rien, évidemment que j’ai eu la trouille ; mais quand on veut on peut, et malheureusement, ça marche aussi pour le suicide.. quand on sait s’y prendre.

C’est pas facile d’en parler, mais quand c’est obsessionnel, on se vante presque d’avoir nos méthodes de déstresse avant de passer à l’acte qui nous est fatal.

Pendant ces vacances, je me suis retrouvé dans les bras de Flo ; j’avais encore raté. Comme Maman est infirmière, elle sait toujours quoi faire alors j’ai toujours été  sauvé à temps. On pourrait trouvé ça miraculeux, et je pense que ça l’est ; j’ai voulu trahir mon destin et j’avais tord. J’étais fait pour mourir d’un cancer et ça devait être inscris quelque part depuis toujours. -  Flo m’avait sauté au cou, elle m’a raconté qu’elle avait eu un mauvais pressentiment et qu’elle était persuadé que je portais à la bouche quelque chose de nocif. J’ai eu mon premier bai.ser dans une escapade de la vie. Ça devait me sauver, mais c’était qu’un prétexte, sinon, on appellerait ça un compte de fée où tout est à l’envers ; la fille sauve le garçon.

Notre relation amoureuse s’est estompée avec le temps et Flo a changé, elle est devenue plus sûre d’elle et j’avais du mal à l’approcher. C’est pas plus mal, des couins-cousines qui s’aiment, ce n’est pas ce qu’il y a de plus saint et évident.

Il y aussi eu le temps où je suis partis à Paris avec l’école. On a visité le musée de la SHOAH avec la classe. On a lu des lettres d’hommes qui allaient être fusillés d’ici peu. Que les mots étaient rudes, forts, émotifs. A la fin de la journée, j’en avais plein la tête, et je me trouvais le plus idiot des hommes :  Comment pouvais-je me plaindre sans arrêt alors que j’aurais pu partir au Front si j’avais été né dans ces années là ? C’est invraisemblable quand on y pense, un scandale sentimental a retentit dans ma tête. Je suis un nul. Et injuste. Pourquoi eux et pas moi ? Depuis, je n’ai plus soufflé pendant un cours d’histoire-géo. Je suis une boîte de nerfs et mon hyper-sensibilité me joue des tours méprisables.

En passant dans les rues de la capitale, on a croisé une boutique angoissante. Derrière la vitrine apparaissait une ruée de rats pendus par la tête, coincés dans des pièges. J’ai cru que je m’étais trompé mais non, tout le monde poussait de grand « Aââââh c’est dégueuuu.. ! »  Et moi, j’étais scier. Comment peut-on être aussi cruel ?  La journée avait été bien putride.

 

Plus tard dans l’année, un jour où j’étais particulièrement fatigué, un élève de 4ème a dit « c’est dégueulasse les rats ! »  je suis sortis de moi-même. J’ai stoppé le pas et je l’ai saisi par le col en lui envoyant une patate dans le nez. Il a hurlé. Ce gars, je l’aimais pas, et là, je le détestais. Il ne fallait pas me contrarier, et j’emmerde les gens quand ils disent ; « Quoi ?! Tu l’as frappé juste pour ça ? »    Ils ne peuvent pas comprendre, personne ne le peut !  Je hais qu’on rabaisse le monde animal, c’est plus fort que moi. Allah s’est peut-être trompé en mettant des hommes sur Terre…    Le 4ème a donc riposté, on se battait –pour ainsi dire- comme des animaux. Un surveillant nous a séparé et j’ai été convoqué chez la directrice et la CPE, j’ai passé un sale quart d’heure mais je m’en moquais bien, je voulais juste apaiser ma colère en tapant dans un mur.

 

Et puis, on a su que Jarod était malade, soucis neuronal conséquent – la raison de ses maux de têtes. Je m’en suis fais énormément, mais j’en parlais pas à Manon, ma meilleure amie virtuelle (je n’aime pas utilisé ce terme..) , ça ne sortait pas, et puis je l’embêtais déjà trop comme ça. Il est mort en fin d’année, je ne sais même pas exactement pourquoi ni commun mais JE NE VEUX PAS LE SAVOIR. J’ai trop mal, je veux oublier. Pour toujours.

J’avais essayé, en vain, de l’aider à s’en sortir, mais c’était tellement la galère avec le salaire de son père que son état empirait. L’assurance ne suffisait pas pour l’opération dont il avait besoin. Encore une injustice. Moi, j’ai fait ce que je pouvais en allant me prostituer un peu partout, je m’en carrais de mon honneur, je connaissais même pas la vrai définition.

J’avais tout foutu en l’air pour qu’en final tout tombe à l’eau, on appelle ça la déception. J’ai essayé de me rassurer en pensant aux autres. Moi, au moins, j’ai ma famille. Coraline, elle n’a plus de Maman. Moi j’ai une maison et j’ai plein d’argent, il y en a plein pour qui ce n’est pas le cas. Je ne subis pas de racisme, et je n’ai pas tant de comp***s. J’ai pas une super-santé mais j’ai encore ma tête. –enfin, je crois…-   bref..

 

En seconde, je me suis requinqué. Au début, j’étais encore tout à fait perdu ; j’avais encore fais des tentatives de suicide pendant l’été, mais après, j’ai du avoir un déclic ou bien le lycée m’a paru moins pénible. Il faut dire aussi que j’ai rencontré Jane. Elle aussi, elle me manque. D’ailleurs, tout le monde me manque, tout le monde est appréciable, et pourtant tout le monde va me quitter, ou plutôt, c’est moi qui quitte tout le monde alors que j’ai encore plein de choses à leur dire. J’ai vraiment perdu du temps. Je suis tombé amoureux de la jeune fille dont je viens de parler, mon Australienne préférée, qui ne sait pas prononcer mon nom et qui a décidé de m’appeler « Beubeu ». Vive les anglais. J’étais vraiment bien avec, et puis elle est repartie, c’est comme ça.

Pf.

 

 

J’ai pas quitté mon réseau social. Ils sont cools les gens, ils t’écoutent, puisqu’ils sont là pour ça. Même si ils me prennent pour un dingue ou un imbécile, je les aime quand-même. Même si Manon m’a retiré de sn cœur, je l’aime quand-même. Ça n’aurait pas été le cas si je n’avais pas noué de lien avec l’Islam.  J’essaye de sensibiliser les gens à ça.

En dehors du réseau, je n’ai pas d’amiE. Alors, une après-midi à rire avec Laurane ou une soirée à papoter avec Seyma, c’est toujours agréable. J’ai du mal à retenir tous les noms de mes connaissances… il y en a trop et quand on n’ a pas les visages, c’est plus dur d’identifier les gens. C’est ce qu’on peut reprocher à ce site. Moi j’ai trop peur de me montrer, je suis un peu superstitieux avec internet et certaines risquent de m’en vouloir, si c’est pas déjà fait, mais tant pis..  au point où j’en suis, je les re-verrais là-haut.

Je suis un peu plus sortis de ma bulle pendant la seconde, et puis je me suis débarrassé de la drogue petit à petit. En fin, j’ai repensé à l’Islam, et Allah m’a sauvé la vie. J’ai enfin réussi à  me caler dans des principes qui m’aideraient à être heureux, j’ai enfin compris la vie.  J’ai compris que la vie, c’est des épreuves, et que pour chacune d’elles, dès le départ, tu as un choix à faire. Ce choix est soit bon soit mauvais. J’ai souvent fait les mauvais, et puis finalement, j’ai retrouvé le bon chemin. Je paraît curieux avec mes théories musulmanes spirituelles, mais en fait, ce qui me fait avancer, c’est ma propre réflexion. Dans ces conditions, je m’en fiche de comment je suis vu, et là, je suis heureux. Je sais mieux ce qu’est le mal ; le mal, c’est Sheitan. Sheitan, c’est l’argent, la jalousie, et ce qu’il en suit. L’inverse, c’est Allah. Plus de la moitié de la planète obéît à Sheitan parce-que la société est faite de manière à ce qu’on ne réfléchisse pas à notre propre personne et à ce qu’on  cherche à avoir toujours plus pour nous. En gros, on nous aveugle pour qu’on devienne plus dépendants et pour qu’on soient égoïstes.  Ça a bien marché, et maintenant, les gens qui savent où est le bon chemin sont mal vus parce-qu’ils ne sont pas oridinaires.

J’aurais voulu être musulman avant de mourir, de façon officielle. Tant pis, je serais jugé et j’aurais ce que je mériterais, il n’est plus temps de regretter.

 

Je sais ce que j’ai choisis, et je sais où ont été faites mes erreurs. J’espère que les gens que je laisse derrière moi vont bien s’en tirer, j’espère que je leur ai servis à quelque chose. Je sais que Maud va être malheureuse à cause de moi pendant un temps, mais je sais aussi qu’elle va s’en sortir parce-que j’ai confiance en elle. J’aurais voulu être là pour la chérir jusqu’au bout, mais c’est le destin. J’aimerais que Coraline Laurane Laura Florine Maud Manon Manon² Moéra Seyma Marie Marie² Laetitia Haïden  Lisa, et j’en passe puisque j’en ai forcément oublié des gens,  s’en sortent. J’espère qu’il est possible d les protéger de là-haut, j’ai la trouille pour elles.

 

Insha Allah subhan Allah

 

 

Je n’arriverais jamais à expliquer correctement aux gens pourquoi j’ai été replongé dans l’Islam tout à coup, c’est venu comme ça. J’ai juste en vie de finir ma vie en paix, je sais que sur Terre ça va rester difficile mais j’aurais su trouvé le courage grâce à ma foi.  Là, je re-deviens vulnérable parce-que je suis face à la mort, que cette fois pourtant je ne recherchais pas.

 

Je chéris encore tout mon monde et je vais prier jusqu’à la fin, dans le grand bâtiment blanc qu’on appelle l’hôpital. Faites que Maud trouve quelqu’un, il ne faut pas qu’elle soit seule, chaque femme a besoin d’être protégée. J’aurais encore plein de choses à ajouter, mais j’ai plus la force, les mots ne viennent plus.

 

Je n’aurais qu’un conseil à donner pour finir, écouter les autres mais surtout faire attention à tout points de vues, meme si on n’est pas d’accord, parce-qu’on sait jamais comment notre pensée va évoluer, et on a tous besoin des uns des autres. Autrement dit, faire son auto-critique et être tolérant.

 

Sallahu alehyi wa salam..

 

 

 

 

pardon pour toutes mes erreurs.."

 

 


 

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