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j'aurai aimé t'aimer comme on aime le soleil , te dire que le monde est beau , que c'est beau d'aimer . j'aurai aimé t'écrire le plus beau des poèmes et constuire un empire juste pour ton sourire . devenir le soleil pour sécher tes sanglots , et faire battre le ciel pour un futur plus beau
mais c'est plus fort que moi , tu vois , je n'y peux rien . ce monde n'est pas pour moi , ce monde n'est pas le mien
désolé petite soeur , je t'aime
une pensée aussi à mon papillon bleu
Mercredi 9 août 2023
[…] Puis il y a ces rêves, qui quand ils se présentent, la nuit, sans crier gare, vous bousculent, vous chamboulent, vous meurtrissent. Vous ne vous y attendiez pas, vous pensiez avoir fait le deuil, dans votre quotidien tout du moins, l’histoire est révolue. Mais les rêves vont et viennent, trahissent cette promesse d’achèvement, ravivent les promesses non-tenues.
Je revenais ici, comme je le fais ce matin. (Trois ans que je n'étais pas venue.) Tu te co.nnectais en même temps que moi, et tu m’écrivais. Une heure, un lieu, un rendez-vous donné, après tant d’années, à t’avoir oublié. Tu me disais « viens », [...] un rêve dans un rêve, je demande à avancer le temps, j’accède à ce qui se passera, et tu es bel et bien là, comme tu aurais dû l’être. Il y a 7 ans.
Tu es là. C’est toi. Et tout revient. [...] Je ne sais pas s’il t’est déjà arrivé de faire un rêve comme celui-ci. Je ne sais pas pourquoi, moi, c’est revenu me hanter. Je ne sais pas pourquoi c’est toi, qui cette nuit, m’est apparu, et pas quelqu’un d’autre. Mais il y a maintenant cette drôle de sensation, que ce rêve est comme venu confirmer, d’être passés à côté de quelque chose de beau. D’extraordinairement beau. Qui aurait pu exister. Que j’aurais voulu, il y a plusieurs années, voir exister.
Tu me disais qui tu étais devenu. Quel homme tu étais désormais. Tu avais réussi. Tu n’avais rien lâché. Je pouvais te serrer dans mes bras. Assise à côté de toi, tout semblait évident. Tout semblait à sa place. Et c’était tristement, et injustement, plus fort que pour n’importe qui d’autre. J'ai 25 ans désormais. Et ça m'impressionne encore de constater à quel point je t'ai aimé.
[...] À mon réveil, tout ce que j’espère, encore aujourd’hui, c’est qu’heureux, tu l’es. C’est que tu as réussi. C'est que tu es devenu cet homme dont tu aurais voulu que je sois fière. [...] Et en moi, quelque part, il reste cette petite place, qui t'était dédiée. [...]
A.
Jeudi 20 juin 2024 - 23h et quelques
Hier avait lieu ton anniversaire.
Je continue de m’en souvenir, sans chercher à le faire, comme si cette date avait décidé par elle-même de se graver dans ma mémoire, et de resurgir, chaque année, à la manière d'une petite lumière dans le noir. Je me demande combien de temps ça va durer. Les siècles, l’éternité, tu le savais mieux que personne, rien ne peut plus m'effrayer, et j’aimerais tant réussir enfin à oublier.
Cette date-ci.
Et la notre.
Le souvenir de tes mots.
Et celui de ton départ.
Hier, j’ai senti que cette date ne me faisait pas tout à fait rien. J’ai ignoré, j’ai refoulé. Ce matin, à mon réveil, j’ai voulu écrire, mais il m’a finalement fallu la journée pour réussir à prendre suffisamment de recul. Parce que l’année dernière, je t’écrivais ici que tu étais venu me rendre visite dans un rêve.
Et que la nuit dernière, tu étais à nouveau là.
J’en ai été si secouée que j’en ai pleuré à m’en brûler les joues. À nouveau, pour la deuxième fois, ce rêve semblait plus vrai que la réalité, et déboussolé par tout ça, mon cœur n’a pas trop supporté.
Ce matin, j’aurais voulu te parler. J’avais besoin de te parler. Comme avant. J’ai senti que je désirais me confier, pas à n’importe qui, mais à toi. Uni.quement à toi. Parce que seul toi peux comprendre. Parce que te retrouver, ce serait aussi retrouver des morceaux de moi. Cela fait une éternité que je n’ai pas ouvert mon cœur à quelqu’un. Je n’arrive plus à m’ouvrir aux autres. Je vais bien. Pas d’agitation. Davantage de douceur. Mais j’ai instauré une telle distance avec les autres, et quand un fossé si grand a été creusé, il est tellement dur de réussir à retourner de l’autre côté. Je n’y arrive tout simplement plus. Je repense à tout ce que je t’ai écrit ici depuis que tu es parti, toutes ces lignes que jamais tu n’as lues, que jamais tu ne liras, que j’efface, que je remplace, qui ne disent pas grand chose, si ce n’est qu’une année de plus s’ajoute à la liste, et que je reviens seulement pour toi, comme un rendez-vous annuel de la Toussaint sur une tombe où pleurer. Je sais que d’autres sont revenus sur ce site, et ça me rend triste, si profondément triste, de voir qu’eux aussi, ont gardé un lien avec ce lieu, malgré les années et la vie qui se poursuit. J’aimerais tant qu’ils réussissent à ne plus penser à ici. J’aimerais tant qu’ils soient pleinement heureux.
Tu me manques, Florian. Je pourrais écrire que ça ne me fait rien, et c’est vrai que 364 jours par an, je suis occupée à jouer mon rôle dans ce quotidien pour lequel je reste inadaptée et étrangère. Mais il y a toujours un jour, au moins un, où tu me fais encore pleurer, où je me dis que tout ce que je t’ai écrit à l’époque était d’une telle sincérité, dont je connaissais déjà, à ce moment là, la portée, mais qui aujourd’hui s’est bel et bien concrétisé. Je me souviens de tout comme si c'était hier.
L’année dernière, je te rencontrais pour la première fois, dans ce rêve.
La nuit dernière, je te retrouvais, sans cette timidité et cette pudeur des premières heures, mais au contraire avec une proximité et le cœur rempli de bonheur. Tu m'avais manqué a un tel point. C’était ton anniversaire, et tous tes proches étaient là. Tous ces gens qui t’aiment, et qui s’étaient réunis pour toi. Je me trouvais à tes côtés, au milieu d’eux, il faisait beau, je rentrais dans ta maison, et je me souvenais, elle correspondait à ce que tu avais décrit, les murs, les meubles, je découvrais, mais c’est comme si je connaissais déjà tout ça. Tout était marqué d’une telle précision, ma vision était si nette, j’étais si présente, si concentrée, que oui, tout semblait tellement réel, comme quand tu vis un moment de bonheur si grand, que tu cherches à marquer dans ton esprit chaque détail, à t’imprégner de tout, pour ne rien oublier, pour pouvoir te rappeler. Puis il y a eu ce moment, où je me suis trouvée face à toi, et où je te disais, justement, que tout cela semblait trop beau pour être vrai, et irréel tout en même temps. Je le répétais, avec d’autres mots, un brin de pan.iq.ue en moi, que je ressentais trop de joie, et à la fois trop de peur que tout s’en aille. J’y étais. J’étais là. Tu étais là. Tout était à sa place. Tout était parfaitement comme ce devait être. Mais une part de moi savait que ça ne durerait pas. Je t’ai serré fort, si fort dans mes bras, qu’à mon réveil je pouvais encore sentir la marque de cette étreinte. Je crois n’avoir jamais été si éveillée que cette nuit la. Et mes paupières se sont ouvertes. Et tu n’étais plus là.
Ça fait dix ans maintenant.
Dix ans.
J’ai depuis traversé l’Europe, parcouru des dizaines de milliers de kilomètres.
Tant de regards ont croisé le mien
Aucun ne m’a fait oublier le tien.
Alors oui, quand est ce que ça s’arrête, si même le monde semble trop restreint, si je pars de plus en plus loin, pour au final revenir ici où tout a commencé. Comment on fait à nouveau pleinement confiance, sans craindre de revivre à nouveau une perte comme la tienne. Je n’y suis jamais parvenue depuis toi. J’aurais tant de choses à te dire. Je porte des poids trop lourds pour mes épaules si frêles. J’aspire à des choses pour lesquelles je ne m’autorise plus à rêver. J’ai réussi à ne plus laisser des hommes me piétiner - tu les aurais tous tués. Mais tout est verrouillé, et je crains de ne jamais plus parvenir à laisser qui que ce soit m’approcher.
Je continue de prier le ciel pour qu’il te garde en sécurité et qu’il mette sur ta route des moments de bonheur sans limite.
Qui que tu sois devenu
Et où que tu te trouves
J’avais promis d’aimer toutes les versions possibles et inimaginables de toi.
Dix ans, et c’est encore le cas.
Cette loyauté finira par me tuer.
Tu me manques tant.
Ta petite sœur.
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