Compte des mes nombreuses fictions, bonne lecture à tous! :* #lu

Fiction: "Se(x)questrée"

«Vous savez, j'ai toujours su qu'il était un dangereux criminel.
Ça s'est juste confirmé avec le temps. »

Prologue:

- Pourquoi merde est-ce que ces policiers sont aussi incompétents ? Pesta ma mère en augmentant le volume de la télé.
Je lui lançai un regard noir et essayai de me reconcentrer sur mon devoir de maths. Cette femme avait la manie de parler seule et fort, dès qu'elle était à la maison.
- Qu'est-ce qui se passe ? Demanda aussitôt mon père en faisant irruption dans le salon.
Elle marmonna quelque chose avant de s’approcher de la télé.
- Payne a réussi à s'échapper.
Cette info'rmation me fit tout de suite relever la tête. Je lâchai le crayon que j'avais dans la bouche.
- Merde, c'est sérieux ?
- Est-ce que j'ai l'air de plaisanter ?
Je me levai précipitamment pour rejoindre mes parents, plantés devant la télévision. Un fulgurant éclair tapa sur la vitre de la pièce d'à côté, à moitié couverte pas les rideaux gris.  Je n'arrivai pas à croire que c'était encore arrivé.
- ...prison de Boston vient de nous signaler la disparition du détenu suivant : Cassandre Payne, le récidiviste de 21 ans a réussi à organiser une évasion pour la 4eme fois cette année. Placé sous haute surveillance depuis l'affaire Santos en début 2014, le meurtrier présumé de Garret Howard est en fuite depuis plus de 5 heures. Les policiers d'Amentia se sont mobilisés depuis cette après- midi dans tout l'état de New York. Les intempéries n'aidant pas, des mesures ont été prises mais il reste difficile de...
Je restai sans voix devant ce que la présentatrice des inf'ormations débitait. Mes parents discutaient ensemble de ce qu'ils venaient d'entendre, ignorant royalement ma présence. Je redirigeai mon regard vers l'écran plat accroché un peu plus haut sur le mur, et attrapai mon téléphone avec la ferme intention d'envoyer un message à ma meilleure amie.
- La police centrale de Boston conseille donc à toutes et à tous de rester prudents jusqu'à ce que de nouvelles inf'ormations nous parviennent, nous allons maintenant diffuser un cliché du fugitif Cassandre Payne pendant...
Mon téléphone vibra dans la poche de mon jean, je me précipitai de regarder.
«  Votre opérateur vous in'di'que que vous disposez d'un délai de deux jours pour consommer la totalité de votre forfait... »
Je pestai.
- Aller, réponds-moi Kaitlyn...
Je relevai la tête en direction de la télévision pour observer la photo qui s'affichait maintenant en plein écran. La première chose qu'on remarquait chez cet homme étaient certainement ses yeux perçants. Il reflétaient quelque chose d'affreusement dangereux et charnel...
- Oh, à quoi je pense ? Me repris-je avec un mouvement de tête.
Malgré ma prise de conscience, je ne pus m'empêcher de continuer de contempler le cliché. Ses cheveux noirs retombaient vers le bas de son cou, façon manga. Un long tatouage en fo'rme de serpent descendait le long de son bras et sa musculature parfaite se distinguait même à travers son T-shirt.
Merde, j'avais déjà vu ce type des milliers de fois aux infos mais cette photo était absolument divine. Même une espèce de frigide comme moi aurait craquée.
- Ma chérie, tu feras attention quand tu rentreras du lycée demain.
Je reportai mon attention en direction de ma mère qui m'observait d'un air pincé, les bras croisés sur la poitrine.
- Quand est-ce que ce taré sera coffré pour de bon ? L'ignorai-je.
Elle m'adressa un regard noir.
- Skyler, va finir ce devoir avant qu'on mange. Soupira mon père avec un regard qui en disait long sur ses pensées.
Je ne répondis rien et partis rassembler mes affaires de maths posées sur la table de la cuisine, prête à monter dans ma chambre.
Je soufflai en enfourchant les marches d'escaliers.
Cassandre Payn était surement le pire type qui pouvait exister sur cette planète, alors pourquoi fallait-il qu'il habite dans mon état, et plus particulièrement juste à côté de ma ville ?
Mon portable frémit.
« Oui, merde Skyler ! Ils viennent de dire qu'il serait à Amentia en ce moment. »

Chapitre 1: He scared me.

Les gens ne parlaient que de ça,  de lui. Tout le temps, depuis trois jours. J'en avais ma claque de voir sa photo s'afficher de partout, avec des avis de recherche et des discutions qui ne tournaient qu'autour de ça.
- Moi, j'ai peur de sortir en ce moment... Souffla sombrement une fille dans mon dos.
Je soupirai en me tournant vers elle et sa copine.
- Oui on a compris, Payne est en fuite dans notre ville. Oh là là, c'est fou, il est peut-être en train d'attendre l'une d'entre vous à la sortie du lycée. Je ferais gaffe à votre place !
La brune me lança un regard désemparé avant de tirer son amie pour s'éloigner. Merde, tout cette agitation me rendait désagréable.
- Encore en train de traumatiser les premières années ? S'amusa quelqu'un en me couvrant la vue.
- Kaitlyn... arrête ça tout de suite, tu sais que je supporte pas.
Elle retira ses longues et fines mains en ricanant.
- C'est bien pour ça que je le fais.
Je levai les yeux au ciel. Ma meilleure amie était la pire des garces mais je l'aimais quand même...
Elles secoua ses ondulations brunes en s'attachant les cheveux dans une queue de cheval haute, laissant deux mèches encadrer parfaitement son visage.
- Tu penses qu'ils vont le retrouver ?
- Qui ça ?
Je savais parfaitement de qui elle parlait.
- Cassandre Payne, enfin ! Tu sais... je commence à flipper moi aussi.
Je fis mine d'observer le ciel gris et nuageux avant de répondre.
- Tu vas pas t'y mettre toi aussi ?
-  Comment tu peux être aussi détachée ?! S'exclama-t-elle avec de grands gestes, ce type se ballade avec une arme juste dans notre quartier !
Je laissai le silence combler la conversation. Kaitlyn me lança un regard d'avertissement.
- Je sais pas, ce mec m'insupporte, tu sais. Soufflai-je, j'en ai marre d'entendre parler de lui. C'est tout.
Ses iris noisette se posèrent sur moi pour m'observer suspicieusement. La cour du lycée avait désertée depuis que quelques gouttes d'eau avaient commencées à tomber.
- Ok, ok. Je lâche l'affaire.
Je lui souris. Elle me poussa et on se dirigea silencieusement à l'intérieur du lycée.   
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- Mademoiselle Green, cet excellent devoir vous vaut un A. Me félicita mon professeur d'anglais* avec un petit sourire.
- Si tous les élèves étaient aussi assidus que Skyler, le monde irait loin ! Continua-t-il en ignorant les chuchotements qui parcouraient la salle.
Je reçus un coup de coude de la part de ma voisine de table. Elle me lança un regard appuyé avant de marmonner :
- Forceuse.
Je grimaçai. Pourquoi fallait-il que tout le monde me colle l'étiquette de l'intello de service ?
Je me mis à toiser discrètement autour de moi. Les murs sombres de la salle de classe étaient couverts par de nombreuses affiches clamant les mérites de la langue anglaise. Vous savez, ce genre de truc que seul un prof des plus de soixante ans peut détenir.
Il me tendit la copie toujours avec cet air d'illuminé et je le remerciai doucement avec un signe tête. Monsieur Leighton repartit vers l'autre extrémité pour finir de distribuer les devoirs en ignorant le vacarme qui persistait. Sale classe.
Je me mis à observer les élèves qui vaquaient tous à leurs occupations. Entre ceux qui parlaient ou qui dessinaient et ceux qui avaient sorti leurs écouteurs, on pouvait dire que cette classe se foutait totalement du cour. Même moi, j'avais un peu de peine pour notre prof.
- Moi, si jamais je vois Payne, je lui propose de venir chez moi. Histoire qu'on s'amuse un peu tous les deux... S'exclama Anna en tirant sur son décolleté.
Ses yeux vert émeraude pétillaient d’excitation.
- C'est sûr, enfin, qui pourrait te résister ? Renchérit Liane avec un sourire confiant.
La blonde s'esclaffa en se redressant un peu plus. Merde, cette fille m'agaçait tellement. Son cerveau trempait dans de la gelée aux fraises ou quoi ? Qui pouvait encore penser à ce genre de truc en parlant d'un criminel ?
- Qu'est-ce que t'as à me fixer, Green ? Retourne faire tes devoirs !
Je haussai les sourcils en me rendant compte que c'était à moi qu'elle parlait. Avec un soupir las je me retournai dans une autre direction.
Vivement que je sorte de ce bahut.
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- Comment ça, passer au 7/7 ? Maman, j'ai envie de rentrer, là ! Sifflai-je dans mon téléphone en m'arrêtant au milieu de la rue.
Je failli percuter quelqu'un et reçus le regard noir des passants.
- On peut se passer de lait, sérieux. Ignorai-je, maman, aller....
- Tu y vas sans discuter, Skyler.  Rétorqua-t-elle sans ménagement.
- Mais...
Elle me raccrocha au nez. Sérieusement ? Je rêvai, ou c'était elle qui, la veille m'avait demandé de ne pas traîner après les cours ? Ma mère était la femme la plus têtue et irréfléchie du monde.
Je pris amèrement une mèche de mes cheveux châtains entre mes doigts, dégoûtée par la for'me ondulée qu'ils commençaient à prendre à cause de l'humidité.
Je reçus une goutte de liquide froid sur le visage.
Et en plus il recommençait à pleuvoir... Merde.
~ ~ ~
- Bonsoir... marmonnai-je en pénétrant dans le magasin.
L'homme qui se tenait à la caisse releva la tête de son téléphone et me lança un signe de tête en guise de salut.  Il avait l'air d'avoir la trentaine, se tenait à moitié affalé sur sa chaise et bronchait tout seul.
Je ressentis la chaleur percuter  mon corps en m'enfonçant dans les rayons, dû au choc de la température. Le temps était si merdique dehors que n'importe quel endroit avec un toit m'aurait convenu.
- Bon alors... où est ce lait de merde... lâchai-je, blasée, avant de me heurter à quelqu'un.
- Putain mais fais gaffe ! Grogna le type, la tête baissée.
Je relevai les yeux pour apercevoir une mèche rouge qui dépassait de sa capuche.
Encore un marginale qui se croyait tout permis. Je l'ignorai et me décalai pour le laisser passer.
Il avança en direction de la caisse sans se retourner, le dos légèrement recourbé. Même comme ça, j'étais presque certaine qu'il atteignait les 1m85. Je continuai de le fixer discrètement. Il portait un sweat à capuche noir et un jean de la même couleur, ses mains étaient rangées dans ses poches. Cet enfoiré de propre sur lui-même tenait quelque chose dans la main.
Je m'apprêtai à reprendre ma recherche quand des cris fusèrent dans le magasin. C'était si petit qu'on pouvait tout voir rien qu'en étant à l'autre bout d'un rayon.
- Ouvre cette putain de caisse ! Hurla le mec en pointant une arme sur le caissier.
Je retenus de peu un cri de terreur. Les quelques personnes présentent dans le 7/7 se précipitaient déjà toutes vers la sortie, je m'apprêtai à m'y diriger aussi, avant que ce taré bloque les portes grâce à l'arrêt d'urgence. Mon souffle s'accéléra dangereusement, je me jetai derrière un étalage pour m'y cacher.
- Ouvre ça tout de suite ou celle-là tu te la prend dans la tête. Gronda d'une voix dure l'homme armé.
Des coups retentirent dans le magasin dans un vacarme assourdissant. Je sentis mes yeux s'humidifier, sous état de choc. J'étais presque sûre que le type de l'accueil gisait à présent dans une mare de sang. 
Quelques instants plus tard, des bruits de pas résonnèrent près du rayon dans lequel je me dissimulai. Ma respiration s'accentua hâtivement en le sentant passer près de moi. Seul le son de ses enjambées retentissait dans le 7/7.
Je fis malencontreusement bouger une étagère en tentant de me pencher pour voir si il était encore là.
Il s'arrêta brusquement.
-  Je sais qu'il y a quelqu'un. Fit-il.
Je me coupai la respiration en sentant le sang battre dans mes tempes.
- Sal'ope, si je te choppe, ça va être ta fête.
Je réprimai un gémissement de peur en me mordant les lèvres. Mais qui était ce putain de malade ? Le silence prit rapidement place. Je l'entendis marmonner.
- Je rigole plus, j'ai pas de temps à perdre. Maintenant tu sors de là !
Un coup de feu éclata juste à côté de ma tête. Je hurlai en faisait tomber tous les produits rangés sur les étagères. Je sentis le fer de celles-ci m'entailler la peau en retombant sur moi. Une douleur fulgurante remonta le long ma jambe, à présent ensanglantée.
Il m'avait vue. Bordel, il m'avait vue !
Je pleurai en rampant entre les articles, sachant d'avance que c'était fini pour moi.
Il me surplombait de toute sa hauteur, je le sentais derrière moi.
Je ne voulais pas qu'il me voie...
- Retourne toi maintenant. Ordonna le braqueur.
Docile, je me retournai lentement dans sa direction. Sa capuche était retombée sur ses épaules et on pouvait parfaitement voir son visage.
- Merde... lâchai-je incrédule.
Celui qui se trouvait devant moi était Cassandre Payne.
Cassandre Payne se trouvait devant moi !
Son arme était pointée vers le haut de mon crane, son regard gris me fixait sans ciller. Mon souffle se fit plus rapide en voyant son doigt titiller la gâchette.
- S'il-vous-plaît... osai-je, avant d'être interrompue par de violents fracas sur les vitres du magasin.
Il jura avec contrariété.
- Eh merde, j'ai perdu du temps !
Il me toisa deux secondes avant de rediriger son pistolet sur moi, et de l'abattre sèchement sur ma tête.