Un nom écrit sur une roche polie, un coeur brisé que le monde a oublié.
«Le vent faisait voler ses cheveux auburn. La jeune fille puait la peur. Ses yeux gris reflétaient l'étendue de sa détresse. Pourtant, elle paraissait résigner. Bien que ses escarpins fragiles continuaient de fouler le sentier toujours plus vite. C'était plus par instinct de survie que par quelconque espoir. Avec sa robe longue sortie des placards de la noblesse anglaise, on pouvait se demander comment elle arrivait à courir ainsi. Autour d'elle, le bruissement du vent contre les feuilles, ou ses talons saccageant la nature. Aucun autre bruit ou présence en apparence. Mais elle, elle savait. Il était là. Et il allait la tuer. Cette pensée délivra les larmes qui brouillaient sa vue. Soudain, les souvenirs assaillirent sa vision. Elle se revit, marcher dans cette rue populaire à côté de sa dame de compagnie. Son regard argenté tombait sur le jeune homme à la beauté foudroyante. Elle le revit, ignorait le monde. Elle le revit, lui, avec ses grandes ailes, qu'Elena, sa dame de compagnie, considérait comme un accoutrement parfaitement ridicule. Elle se souvint aussi quand son coeur rata un battement, la première fois qu'elle entendit la douce mélodie qu'était sa voix. Il en rata deux, lorsque ses lèvres touchèrent les siennes pour la première fois. Et quand son coeur arrêta de battre lorsque qu'il l'avait pris, dans ce lit impérial, avec toute la douceur du monde. Puis les images s'éffacèrent. Comment en étaient-ils arrivés là ? Comment, cet amour pur, pour un être des ténèbres, avait-il finiten cette passion destructrice, où ils avaient finipar tous les deux se tuer ? Elle l'aimait, elle le haissait. Car il l'avait trompé, avec ses belles paroles, ses ailes aussi fausses que sont apparences. Elle l’exécrait car il lui avait raconté la vérité. Qu'il l'avait prévenue. Elle le détestait car elle s'était tout de même fait avoir, car elle avait cru à une parcelle d'humanité dans son être. Elle l'abhorrait car il lui avait donné son amour. Mais ils s'aimaient tellement mal. . Des tromperies, des mensonges, des douleurs. Cette nuit-là, alors qu'il lui enleva la vie, il perdit la vue. Aveuglé par son amour. Aveuglé trop vite par ses remords. Ou peut-être était-ce cette pierre affûtée qui se trouvait dans la main de son amour, qui lui enleva la vue. »
[Texte à venir.]
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