"-Tu ressembles à la nuit.

 On se sent petit quand on t'regarde"

Gabriela, Michael & Inessa Garmash

Parfois elle regardait avec lassitude par delà la fenêtre. Les gens. Les enfants. Les voitures. Les mecs qui fument. Les vendeurs à la sauvette. Les p'tits vieux. La belle fille du boulanger.

Sa respiration créait de la buée sur la vitre. Alors, elle se mettait à dessiner du bout des doigts, des soleils aussi rouges que la chevelure que Dame Nature lui avait confié.

La toilette, Henri de Toulouse Lautrec, 1989

Et puis elle restait là, à penser à tout ça. A la vie à la mort à l'amour. Souvent à l'Amour.

L'amour d'un homme, d'une femme, d'un enfant ou d'un ado, et même des anciens qui se tenaient la main sur les bancs des parcs.

Ce truc bizarre qu'on ressentait parfois, auprès de draps froissés ou devant un lever de soleil.

Mary Jane Ansell, 1972

Ce machin incompréhensible qu'au fil des années on ne souhaite plus comprendre.

La bohème, Daniel F.Gerhartz

Cette chose que l'on accepte deux jours comme 50 ans.

Mais dans ces moments là, d'autres sentiments la traversaient de la même intensité. Il y avait l'adrénaline avant de monter sur scène. Ou ce trop-plein d'euphorisme lors des soirées à la belle étoile, un verre de blanc à la main. Ces rires chaleureux, des gazouillis d'enfants aux éclats tendres et francs des anciens.

Redhead woman, Ivan Olinsky, 1918

Alors lentement, elle se levait. Les yeux embués comme la vitre, elle adressait un remerciement discret à ceux qui lui avait permis de connaitre tout ce bazar d'émotions étranges enchevêtrées les unes avec les autres.

Rosa la Rouge, Henri de Toulouse Lautrec, 1887

Et puis, un sourire au coeur, elle descendait dans la rue, et acceptait tant les rayons de lumière que les gouttes de pluie, qui atterrissaient sur son visage de gosse une veille de Noël.

@rose-of-fire

Pour ma gonzesse du club de feu <3