Le domaine de Belleza....

...et ses habitantes.

Toutes différentes, et pourtant réunies par l'habitat. Les journaux intimes de quelques-unes ont été retrouvés. Elles y content leurs passé, leur présent, et leurs projets futurs, sous  f.o.r.me de texte illustré par paragraphes.

Ilona~~Shaizlin~~Ethany~~Kaitlyn

Avery~~Saranna~~Emelya

Perle~~Lazziria~~Cassidy

Janessa~~Katniss~~Primrose~~Esther

Blondie~~Elexa~~Mayiah~~Tanyiah

Alice~Grace~~Luna~Zara

Belle~Frisbey~Audaline~Crystal

Xya~Anna~Lizza

Orchidee~Margaret~Gardenia

SOMMAIRE:

I~ Alice

II~ Esther

III~Zara

Chapitre I: Alice Wonder

Je reste enfermée dans ma chambre depuis que j'ai débarqué ici. J'ai peur de sortir, de goûter à la chaleur du soleil et de brûler. Ou d'être attirée par l'odeur du sang humain. Je ne veux pas sortir. Si je tue, je me détesterais, je le sais. Je n'aurais jamais dû accepter la proposition d'Avery, en 1916. C'était ça ou mourir... Finalement, la Mort aurait été une délivrance pour moi. Je n'ai jamais été aimée. Depuis, j'écris mes mémoires. Et cela risque d'être long... Il me reste l'éternité devant moi.

C'était la fin de l'année scolaire. Je devais partir. Quitter mon Angleterre chérie, la terre ou j'étais née, ou j'avais toujours vécu. Je n'avais pas beaucoup d'amis, mais le peu que je possédais comptaient énormément pour moi. Ils allaient me manquer. Surtout que, comme moi, ils passaient au lycée. La transmutation allait être difficile. Je serais seule, encore une fois. Je n'ai jamais réussi à m'intégrer nulle part. Je suis une fille réservée. Tout le monde me trouve bizarre. Certaines rumeurs me disent folle. Mais je sais que c'est faux. J'ai encore toute ma tête, sinon je le saurais. Après avoir fait mes adieux, je m'embarquais sur le bateau. Personne ne m'attendait, là-bas, en Italie. Je serais encore plus seule que je ne l'ai jamais été.

Mes parents m'avaient payé un manoir assez loin de la ville. Je n'étais pas complètement seule, finalement, car Père avait pensé à engager plusieurs majordomes afin de "m'aider dans ma vie de jeune adulte", à ce qu'il disait. Ils étaient tous très séduisants, et j'étais sûre qu'ils étaient nobles. Père avait sans doute pensé qu'une quelconque alliance avec une autre famille de bourgeois profiterais grandement à l'essor du clan Wonder. Un de ces hommes prit mes valises pour les rentrer à l'intérieur du manoir. Pendant ce temps, j'explorais un peu les jardins qui étaient, sans éxagérer, immmenses. Il y avait aussi un labyrinthe dont j'eu du mal à en sortir. Cette nouvelle vie serait peut-être moins noire que je l'avais imaginé. Mais je ne savais pas à quel point je me trompais.

Les vacances étaient passées si vite encore une fois... Père et Mère étaient venus me voir au manoir avec ma soeur Elizabeth. J'avais passé un assez bon moment, mais le temps avait filé à une vitesse... D'ailleurs, je haïssais le temps: tantôt trop court, tantôt trop long. Il n'était jamais comme on le souhaitais. Je fus tirée de ma léthargie par le freinement des chevaux. Je descendis de la calèche arrêtée devant ma nouvelle école. C'était une bâtisse austère, au contraire du manoir qui était jovial. Je n'avais aucunement envie d'entrer à ce pensionnat. Et pourtant, il le fallait. J'avais le pressentiment d'une journée atroce. Et c'est exactement ce qu'il se passa. Apparement, les étrangers n'étaient pas très bien acceptés en Italie.

Je fus persécutée litérralement.

Mon gouvernant, Mr Bright, vint me chercher. Il s'étonna de mon humeur maussade et de mes yeux rougis. Sans répondre à ses questions, je m'engouffrais dans la calèche en priant Dieu pour la centième fois dans la journée. Je commençais sérieusement à perdre la foi, car la journée s'était aussi mal terminée qu'elle avait débuté. Bright referma la porte derrière lui et ordonna au cocher de démarrer. Mon regard se perdait dans le vague, vitreux et vide. Bright me dévisagea et me demanda de m'expliquer. Je ne décochais aucun coup d'oeil à mon gouvernant, et je ne lui adressais même pas ne serait-ce qu'un mot. Je n'étais pas très loquace selon lui. Je m'en fichais éperdumment. Seul comptait le soulagement quand je laisserais couler mes larmes dans un coin du jardin que personne à part moi ne connaissait. Dès que la calèche fut stoppée, je sortis précipitament et courut tout au fond du jardin.

Il me fallut longtemps pour retrouver mon chemin dans cet immense jardin dont je ne connaissais pas encore tout les recoins. J'entendais Bright s'égosiller avec sa voix perçante, et deux de mes majordomes -Scott et Carl, dont je reconnaissais les voix- m'appeller haut et fort. Comme si j'allais obéir comme une sage petite fille! J'avais décidé de ne plus jamais mettre un pied dans cette école de sadiques. Je regrettais tellement l'Angleterre... Quoique pluvieuse par rapport à l'Italie, j'avais des amis là-bas au moins. Je mis au moins 10 bonnes minutes avant de suivre le bon sentier qui menait à la clairière. Il me restait encore un peu de temps avant de déboucher sur la fente dans la haie du labyrinthe et de trouver la forêt... Je finit par atteindre quand même l'endroit désiré, baigné par le soleil. 

Malgré l'ambiance apaisante de l'endroit je sentis que quelque chose avait changé. Je savais pas quoi, mais j'en étais certaine. Peut-être était-ce le ciel soudainement sombre, ou alors l'absence du manoir, ou.... Mais, comment cela se faisait-il que les arbres ne cachaient plus la bâtisse imposante? Je jetais un regard tout autour de moi. Tout avait été rasé. Les arbres, le labyrinthe, TOUT. Puis je vis une ombre se déplacer furtivement pour se cacher derrière le dernier tronc d'arbre encore debout. Courageuse de nature, j'avançais vers ledit arbre en me demandant ce que j'allais trouver. Je ne vis absolument rien, sauf un trou. Aussi grand de largeur qu'un menhir, il semblait être sans fin. J'accrochais mes cheveux pour y voir plus clair, car mes boucles blondes me tombaient devant le visage. 

Bizarrement, le ciel bleu était revenu. Après y avoir jeté un coup d'oeil, je m'accroupis pour regarder dans le trou qui me parraissait être un terrier. Mon intuition était bonne: il n'avait pas de fin. Il s'emblait s'enfoncer à l'infini dans les entrailles de la terre. Je me faisais sans doute des idées. Finalement, mes camarades en Angleterre avaient sans doute raison. J'étais folle. Soudain, une voix semblant sortir de partout me susurra de descendre dans le trou. Je me relevais doucement en examinant tout le paysage autour de moi, et je remarquais que la forêt était revenue, tout comme le soleil. Je commençais à m'interroger sur ce changement de temps décidemment étrange quand quelque chose me poussa. Je tombais tête la première dans le terrier.

J'atteris sur un sol étonnament mou et je me relevais en scrutant ou je me trouvais à présent. Cela ne ressemblait aucunement au manoir ou à ses jardins, et encore moins à la forêt. Je vis des fleurs géantes, de l'herbe verte foncée, un énorme portail de fer forgé. Tout ici était démesuré. Je ne me sentais nullement en sécurité. Il y regnait une odeur insistante de sous-bois et de folie. Il y faisait ni chaud ni froid, la température idéale qu'on ne peut pas qualifier. Puis je vis une personne de taille moyenne s'enfonçer dans la forêt. Je l'interpellais:

"-Hey! Vous! Venez!

-Suis-moi mon enfant" me répondit une voix cliquetante.

Ce que je fis, même si j'étais très angoissée par ce lieu étrange et nullment rassurée. La forêt était très sombre et j'avais la désagréable impression que la nuit était tombée afin de mieux me faire disparaître. La voix cliquetante me guidait, me commandant de prendre à gauche, à droite, tout droit, de slalomer entre les rabres, les buissons et les fleurs géantes. Plus je m'enfonçais, plus je vis d'animaux étranges s'enfuyant en me voyant. J'eu une pensée pour mes camarades qui faisaient cela également. "Comme quoi, même les animaux ont peur de moi.....". Je débouchais finalement sur un lieu qui ressemblait fortement aux vestiges d'un temple romain.

Là, un chat m'attendait. C'était lui la voix cliquetante. Il n'étais pas efrfrayant et se révéla fort sympathique. Il me fit cadeau d'une armure d'argent et me l'enfila. Quand je lui demandait à quoi cela me servirai, il tourna les yeux et me dit:

"Pour cela, il faut d'abord aller voir le Chapelier. Lui seul connaît l'endroit ou se cache la Reine du Bien"

Sans poser de questions, nous nous remirent en route vers la maison du Chapelier.

Le Chapelier nous accueilla chaleureusement et quand il me vit, il fronça les sourcils et me demanda mon âge. Je lui repondit et il murmura "Trop jeune, bien trop jeune". Il me pria de bien vouloir monter dans la chambre qui m'étais attribuée, le chat et moi allions dormir chez lui avant de voir la mystérieuse Reine du Bien. Accoudée au balcon, tard dans la nuit, j'observais les alentours, si nouveaux pour moi. Le Chapelier me rejoint, et me demanda pourquoi j'étais encore reveillée à cette heure-ci. Je lui dis que je n'arrivais pas à dormir. Ce qui était vrai. Il m'enjoigna de lui confier pourquoi.

"-Je me demande ce que je fais là, pourquoi tout est différent ici, pourquoi je paraît être une personne exceptionnelle aux yeux de ce peuple. Je pense aussi à ma famille. Et à ma solitude de toujours.

-Tu n'es pas folle, comme moi je ne suis pas fou. Les gens rejettent systématiquement ce qui est différent. Toi, tu es différente. Tu sais voir le monde comme il est réellement."

Sur ces mots, il s'en alla. Mais avant de passer la porte, il ajouta:

"Tu es l'Elue. Tu es une fille exceptionnelle. Tu mérites une vie à ta hauteur"

Et il partit pour de bon, me laissant seule.

EN COURS

New Dollz, appartenant à sunshineleyoopandore