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Petite fiction sur cette doll.
Receuil de textes sur momentdelecture (à venir)
Doll principale sur atroces-verites
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Répertorié(e) chez Bibli-fictions.
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Je suis un caméléon. Une créature changeant d'apparence pour se fondre dans le décor, ce décor qu'est le monde. Changeant, rampant, survivant, je traverse les mondes, toujours invisible aux yeux des autres, mais toujours là, caché. Jamais chaud, jamais froid. Toujours en s'adaptant à ce nouveau lieu d'apparence si éblouissant, mais finalement toujours aussi décevant. Alors, je marche, marche, sans savoir où aller, je marche, sans savoir qui je suis, éternel fantôme, mais je marche, accompagnée de mes pensées.
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Certains me découvrent, me pointent du doigt, je les regarde de mes yeux ronds et je passe mon chemin. Ces créatures bipèdes parlant une langue inconnue "vêtus" de ce qu'ils nomment des "vêtements". J'entends parfois des oiseaux dire qu'ils se dis***nt, se battent, se ridiculisent pour ces vêtements. Qu'ils considèrent ceux qui n'ont pas les mêmes co.mme des personnes différentes. C'est stupide. Si superficiel. Si je voulais changer de couleur en mauve quand les autres caméléons seraient bleus, eux, ils s'en foutraient. Alors pourquoi pas les humains ? Comment sont-ils devenus si ingrats depuis qu'ils vivaient dans la nature avec nous ? Des camarades de la nature disent que c'est un bout de feuille appelé "argent". Décidement, les humains sont incoyablement faciles à manipuler par leurs congénaires.
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De ma branche je peux voir une fleur magnifique qui pousse. Cela me rappelle une histoire, qu'un ancien ami me disait. "Les tombes nourrissent la terre et ainsi pousse l'herbe. Quand l'herbe pousse verte, c'est que l'être enterré était bon. Quand l'herbe était déjà morte, c'est que l'être était mauvais et que même la terre ne pouvait se nourrir de son infâme corps. L'herbe est sous nos pattes, donc vois-tu, mon cher ami, si un jour vient que je meurs, et que tu me cherches, cherche-moi sous tes pattes, et tu me trouveras. Je serais là, partout, m'unissant aux autres, lié à tous les êtres qui se sont livrés à la terre. Et si une fleur pousse sur ma tombe, c'est que la terre a jugé que j'étais un être très bon, bienveillant et courageux. J'espère qu'au moins, à toi, cela sera ton cas, mon ami". Quelques jours plus tard, il a périt là où la fleur est née.
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Soudain, je vois la fleur arrachée et ses pétales voler. Horrifié, je vois l'herbe se déraciner par une machine qui m'est inconnue, mais qui est guidée par quelque chose. Et voilà, je ne suis pas plus surpris. C'était évident que seul un humain avait le coeur si noir qu'il pourrait dépeupler des contrées et des forêts, des océans et des vallées, des plages et des montagnes, juste pour construire ce qu'ils appellent des bâtiments, des choses faites de ciment et qui sont plus hautes que les chênes des forêts. C'était immonde. Je voyais la tombe de mon ami noyée de ciment. Paix à son âme. C'est à cet instant que j'ai décidé de ne plus croiser un humain sans vouloir lui faire du mal, d'une manière ou d'une autre. Mais je savais bien que moi, petit caméléon, ne pouvait rien faire contre l'impitoyable et ingrat qu'est l'homme.
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Ma rage était à son comble quand des cailloux dégringolaient de la colline, dessous mon arbre. Un. Deux. Le vent commencait à souffler. Je sentais quelque chose. Il fallait partir, vite. J'essayais d'avancer le plus possible quand je vis les humains qui ont profané la tombe de mon ami. Je les regardais avec haine quand j'entendis des oiseaux s'envoler, affolés. Les humains n'y faisaient guère attention, quand la Terre gronda. Leur manque de respect avait peut-être réveillé notre chère Mère ? Des fissures se dessinaient dans la poussière, et d'un coup, notre Mère détacha un de ses arbres. Ce dernier s'abattit sur les deux hommes, éberlués. La seconde d'après, ils étaient morts. Ce n'était pas ce qu'ils disaient "poussière, tu redeviendras poussière" ? Peut-être le disaient-ils sans savoir la signification, comme d'habitude.
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Décidement, aujourd'hui, tout me ramène à la Mort. Une fois, lorsque j'étais à deux griffes de me noyer, dans le tsunami de 2005 de cette île, Madagascar, je l'ai vue. Elle n'est pas animale, elle n'est pas humaine. Elle est là sans être là, prête à frapper, mais contrairement aux idées recues, elle n'est pas malveillante. Mais il est vrai qu'elle n'est pas bienveillante non plus. Elle est neutre, et est le seul "être" à être neutre. C'est une entité, une brume, un brouillard noir et doux qui s'abbat sur vous, vous qui êtes à l'agonie, la suppliant de faire ce qu'elle a toujours fait depuis des siècles. Il me semble que la Faucheuse est son nom, chez les humains. Leurs idées du Moyen-Âge sont faussées par leur convictions et propagandes sur la religion. La Faucheuse n'est pas qu'un simple squelette armé de sa faux et qui revêt quelques années plus tard un capuchon noir. C'est un être fait de brume noire, qui vous regarde sous ce même capuchon, son arme tranchante à ses côtés, prêt à décider de votre sort, et où vous emmener.
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Le crépuscule tombe, ce fût une longue journée pour un petit caméléon comme moi. Voir la tombe de mon ami être détruite et ces pitoyables humains exécutés par Mère Nature m'a tout de même donné faim. Oui, je suis un caméléon étrange. Je suis différent, vous dis-je. Je ne m'attarde pas, j'avance. Oh ! Attendez ! Un criquet. J'adore les criquets. En un clin d'oeil, j'en fais qu'une bouchée. Me voilà rassasié et la tête remplie de nouveaux souvenirs et d'apprentissages. Je suis un érudit. Je veux tout savoir, tout apprendre, tout instruire. Dans mes rêves de transmetteur d'idées je m'endormis, tel d'une couverture douillette à dorloter.
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Le sommeil est quelque chose de fascinant. Quand on dort, on est dans un autre univers, on est mort puis on ressucite à chaque réveil. Heureusement, car je ne veux pas mourir tout de suite. Les rêves et les cauchemars font parti de notre sommeil. Les rêves sont les étranges reflets de nos envies, nos plaisirs inavoués, et les cauchemars, ces chimères, sont des prédatrices se nourrissant de votre peur. Se nourrissant de chaque sentiment que vous avez. Avides, elles attendent patiemment vos peurs et elles vous dévorent. Laissant juste une couche de transpiration et quelques souvenirs qui vont s'effacer d'ici peu. Et chaque nuit, elles peuvent vous dévorer de nouveau.
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Mon réveil fût bien agité, j'ouvris les yeux et voilà qu'un serpent m'attaqua. J'esquiva à temps. Celui-là est bien grand, je m'affole. Il rattaque. Je riposte. Il recule, et j'en profite pour déguerpir. Aussi vite que je le peux, je cours. Soudain, une douleur atroce s'invita dans mon flanc gauche. Je tourna mon regard vers mon tiraillement et je découvris avec horreur une plaie qui prit presque tout mon côté gauche. La vue de cet désolation me coupa le souffle. Je ne pouvais plus courir. Je ne pouvais plus rien faire. Tandis que j'agonisais, un lointain ami oiseau à moi empoigna le serpent lorsqu'il essaya de planter ses crocs dans ma chair une seconde fois. Je vis le serpent s'envoler, mordre mon ami qui s'est sacrifié pour moi alors que j'étais déjà mourant et mes yeux se fermèrent.
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Je revis tout, mes parents qui m'ont abandonné, mes frères et soeurs qui m'ont été arrachés pour être placés dans un zoo, mon camarade, ses histoires philosophiques d'herbe, la rencontre avec mon ami l'oiseau, nos escapades dans la forêt vaste de Madagascar, le tsunami, ma journée d'hier, le serpent. Et là je sentis son venin s'infiltrer dans mes vaisseaux sanguins. C'était fatal, je le savais, j'allais mourir. Et cette fois, je mourerais pour de bon car au tsunami, je n'avais pas revécu ma vie. Cette fois, j'allais mourir. J'allais tomber de cette arbre, et devenir de l'herbe. C'était fini. Mes rêves, mes projets, tout ça jeté à l'eau. Dans quelques minutes, je ne serai plus.
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La brulûre du venin était insupportable, ma souffrance était infinie. Cette torture ne s'arrêterait-elle jamais ? Devrais-je souffrir même après ma mort ? Des volutes noires me répondirent. La brume s'éleva devant moi, et soudain, je la revis, telle une vieille amie elle aussi. L'Enfer en moi remuait toujours quand elle me regarda et soudain, j'étais dans un endroit inconnu, tout était noir, je ne voyais rien. Je n'avais plus mal. Je ne ressentais plus cette douleur ! La seule chose que je ressentais était la paix, une magnifique et si douce paix accompagnée d'un amour tellement chaleureux que mon coeur pourrait exploser à tout moment. Et maintenant, malgré mes projets et mes rêves tombés à l'eau, j'étais heureux. Puis je rejoignis la terre, m'unissant à l'herbe et aux végétaux.
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(Suite alternative fantastique et un peu loufoque)
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Une lumière sublime vient à moi. Elle ne me parlait pas, mais je pouvais la comprendre. Elle me disait que j'ai été bon toute ma vie, malgré mes épreuves difficiles. Et là, il me dit que j'avais le droit, que j'étais autorisé à y aller. Mais aller où ? Il n'y avait rien aux alentours. Et voilà qu'une brêche dans les douces ténèbres se fo.rma et je pouvais apercevoir un monde merveilleux, rempli de joie et de lumière. Je distinguais un paysage luxuriant et mon vieil ami décédé vint à moi. "Approche, mon ami. Les humains ont arraché ma fleur. C'est regrettable, mais ne rempli pas ton coeur de haine pour des créatures qui n'en valent pas le coup. Ta fleur a toi va pousser, et elle sera la plus belle". Alors je le rejoignis et je réalisa que moi, petit caméléon, était à cet endroit, et que les humains que j'ai vu mourir était en Enfer. Pris d'une tristesse pour eux malgré ma rancoeur, je leur céda ma place au Paradis, et je tomba dans les griffes de l'Enfer, car chaque être vivant à droit à une nouvelle chance et d'être heureux.
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Les ténèbres m'engloutissent quand la dernière image que je vis sont les humains rejoignant le Paradis sans me remercier ou m'accorder un regard. Peut-être est-ce le les âmes du Styx qui m'envahissent quand j'eus une nouvelle fois, une rage en moi pour eux. Mais pas une rage comme la dernière fois, non. Une rage noire m'envahit. Un démon me demanda si je serais prêt à tout pour punir les humains. Une folie sombre et meurtrière prit possession de moi, et le petit caméléon a disparu. Je suis devenu un humain, pour tuer les humains, aussi fou que cela puisse paraître. Les Enfers étaient des lieux incroyables. Envolée, ma bienveillance. Je laisse place à ma démence.
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Le caméléon n'a jamais compris qu'il est resté un caméléon. Le démon et son pacte était le fruit de sa folie. Cette hallucination lui a fit croire qu'il était un humain pour tuer les humains. Le pauvre caméléon était devenu fou à cause de sa gentillesse. Il errait dorénavant dans les Enfers. Toujours considéré comme le pauvre petit caméléon. Son histoire était triste, mais la vie l'est aussi, et cela, le pauvre petit caméléon, c'était la seule chose qu'il n'avait pas compris. Alors il rêvait d'une vie parfaite, d'une famille, et d'une fleur après sa mort sur sa tombe. A la place, il périt seul, et les Enfers le dévora, sans pitié pour son âme autrefois pure.
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