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Chapitre premier à présent disponible ! 

Salut tout le monde !

Ci-dessous vous trouverez une histoire que j'entame, nommée Séduction meurtrière. En espérant qu'elle vous plaise !

Retrouvez-moi sur wattpad sous le pseudonyme de Au-dela, mais aussi de CrazyPlaymobil.

Prologue

 

Freyja Cannon courrait à perdre haleine ; après tout, sa vie en dépendait. Certes, aucun adversaire ne se trouvait encore à sa poursuite, mais, elle le savait, cela ne saurait tarder. Alors, la jeune femme redoubla d'effort, ne comptant pas laisser à Susebron Carthew la chance de l'écraser de ses délicates petites mains. La fierté de cette demoiselle égalait bien celle de son père, si elle ne la dépassait point, et c'était là une raison plus que suffisante pour rester hors d'atteinte de la cage dorée que celui qu'ils avaient nommé pour elle futur époux confectionnait avec soin. A dire vrai, savoir cela réveillait ses envies de meurtres, et pour pouvoir y laisser libre court, il était préférable de ne point se retrouver captive.

Cependant, aussi motivée que s'avéra Freyja, cela ne l'empêchait pas d'attirer l'attention, au contraire : une tentative d'attentat venait d'avoir lieu, et une personne détalant paraissait quelque peu suspecte, ou du moins l'imaginait-elle. Le problème, c'était que son visage était bien connu, alors rester tranquillement sur place aurait précipité sa fin. Son choix se trouvait donc déjà pris. Malheureusement, partie ainsi, elle ne donnait pas cher de sa peau.

Soudain, son pied chaussé d'une jolie sandale compensée couleur crème, tout à fait adaptée à la course, cela va de soi, rencontra une aspérité du sol, et la jeune femme s'étala de toute sa grâce – ou plutôt de tout son long. Le soupire qu'elle poussa alors étonna ses témoins ; n'importe qui aurait juré, ou bien fondu en larmes, bien que Freyja ne comprît jamais cette manie à se plaindre du genre féminin. Sa mère lui disait qu'elles tentaient par là d'attirer l'attention, mais ces manières grotesques ne l'atteignaient pas le moins du monde. D'autres évoquaient la faiblesse ; alors, toutes ces filles ne valaient plus grand-chose à ses yeux.

Alors que cette demoiselle se relevait et s'étirait comme un chat, un géant lui passa les menottes aux poignets, et sa surprise fut de taille lorsque son regard croisa des yeux vairons. Sa bouche forma bien malgré elle un rictus peu flatteur et elle se débattît, plus pour la forme que par réelle espoir de s'échapper. L'homme s'adressa alors à elle en ces termes :

-Mademoiselle, vous êtes en état d'arrestation le temps de prouver votre culpabilité. Si vous voulez bien me suivre.

-Pourquoi, de quoi me soupçonnez-vous donc ? Simula-t-elle d'une voix blanche très convaincante.

-Tentative d'attentat contre Susebron Carthew, noble Prince d'Éléa. Dépêchez-vous, je vous prie, nous aurons tout le temps de discuter une fois arrivés au château.

-Château ? Répéta-t-elle, l'air hagard.

Freyja retint un sourire. La partie se corsait, mais ce n'était pas pour lui déplaire.

 

I-Le goût de l'attente

 

Voilà bien deux heures que Freyja s'escrimait à triturer l'ourlet de sa robe assortie à ses chaussures, réfugiée dans ses pensées, qui, pour l'instant, se contentaient d'incendier d'injures les goujats qui osaient ainsi la faire patienter. Sa tentative de meurtre ayant été déjouée, elle avait encore beaucoup de travail sur la planche, et ses beaux yeux bleu-gris ne suffiraient malheureusement pas à l'achever. Elle pouvait encore claquer des doigts, qui sait ? Un miracle se serait alors produit, la munissant d'un coutelas et la téléportant juste derrière Susebron, et ce dans un coin sombre. Enfin, le rêve ne l'aiderait certainement pas. Ce qui convainquit la jeune femme de délaisser son habit pour mieux s'acharner sur ses cheveux rouges ondulés qui tombaient jusqu'à sa taille, les transformant en un sac de nœud inextricable. Elle finit par en faire une tresse qui fit office de balle de ping-pong entre ses doigts, ce qui amusa au plus haut point le garde qui se tenait devant sa cellule provisoire – ou du moins qu'elle espérait comme telle. La demoiselle brandit son courage à deux mains et entama une conversation qui s'avéra passionnante :

-Savez-vous s'ils reviendront bientôt, milord ?

Pour toute réponse, Freyja eut droit à un haussement d'épaules. Le gaillard ne releva même pas sa blague : avec une balafre en plein milieu du visage et des vêtements crottés d'une manière qui posait question, cette appellation paraissait bien grotesque. Et davantage dans un cachot, bien évidemment, mais le rappeler semblait bien futile. Notre amie retint tout de même un soupire, ne désirant pas froisser ce monsieur, et repartit de plus belle à l'assaut, attaquant cette fois-ci un point sensible :

-Avez-vous de la famille, très cher ?

-Non, répondit son interlocuteur d'une voix rocailleuse, semblable à un torrent emportant tout sur son passage.

« Effrayant », songea Freyja. « Cela m'apprendra, à chercher ainsi un peu de distraction. » Cependant, elle n'abandonna pas pour autant, et insista, mais cette fois-ci d'une toute petite voix :

-Eh bien sachez que moi non plus, alors je suis toute seule dans cette galère...

La jeune femme prit une pause, attendant une quelconque réaction. Finalement, le garde tourna vers elle son visage torturé par de sombres démons.

-Ils m'ont tous abandonnée, parvint-elle à chuchoter dans un sanglot simulé, dans le but d'attiser sa pitié.

-C'est quoi, ton p'tit nom, ma jolie ?

-Freyja Cannon, répondit-elle sans réfléchir.

Elle s'en voulut quelques secondes, puis se raisonna : Susebron finirait bien par connaître sa situation précaire, alors que ce soit plus ou moins tard...

-Moi, je n'en n'ai pas.

Puis le géant replongea dans son silence méditatif, laissant la demoiselle bouche-bée. Elle pourrait bien lui conter tous ses malheurs, ils paraîtraient bien inoffensifs fassent à ceux de cet homme, à présent. Il lui fallait donc trouver un autre terrain d'entente, pour mieux lui extirper des informations. Et le faire en le tutoyant tel un vieil ami aiderait certainement.

-Alors, je peux t'appeler Hans ? Mon petit frère se nommait ainsi.

Son regard la transperça, la glaçant jusqu'au sang. « Ce n'est pas possible, il n'aime pas du tout la parlote, celui-là ! »

-Ou Archibald, si tu préfères, tenta-t-elle encore.

Un bâillement lui répondit. « Encore aurait-il pu être offensé par mon bavardage... Là, en revanche, par ce geste signifiant clairement l'ennui, c'est moi qui suis touchée dans mon honneur. » Contrariée, cette demoiselle décida donc de le bouder quelques temps, qui s'avérèrent cependant bien courts, car elle l'apostropha de nouveau après s'être tout juste octroyé le temps de claquer des doigts :

-Eh, l'ami ! Tu n'aurais pas de quoi manger ?

-Désolé, mais les ordres sont les ordres et on m'a interdit de te donner quoi que ce soit.

-Alors puis-je aller aux toilettes ?

Hans – la jeune femme avait finalement opté pour ce prénom – se retourna et attendit. Freyja, en réalisant ce que cela signifiait, devint toute rouge, et se promit de retenir sa vessie, malgré la petitesse de cette dernière.

-Hum... Finalement cela ira, merci.

L'homme haussa les épaules, indifférent.

-As-tu idée de ce que l'on me reproche ?

-Ça jase beaucoup en ville, mais rien ne ressort. Et comme on ne m'a pas tenu personnellement au courant, je ne peux pas vraiment t'aider.

Finalement, le bougre n'était pas si odieux... Elle en tirerait peut-être quelque chose.

-Que disent-ils, alors ?

-Des idioties, et des choses un peu plus sensées.

-C'est-à-dire ? Le relança-t-elle encore.

-Que tu aurais des raisons d'en vouloir à notre Prince.

La jeune femme demeura longtemps bouche-bée. Comment l'avaient-ils appris ? Connaissaient-ils sont identité ? Elle fuyait depuis si longtemps que l'on ne saurait reconnaître son visage, aujourd'hui. Du moins le croyait-elle. De plus, sa courtoisie envers Susebron était reconnue, et à l'époque on disait même des deux qu'ils s'assortissaient à merveille. Aucun soupçon ne pesait sur elle. Du moins, en théorie. Pourtant, une personne du rang de sa cible possédait de nombreux ennemis, alors que l'on en choisît un plutôt qu'un autre, et une femme, de surcroît... Freyja baignait en plein cauchemar. Un élément lui échappait, sans même qu'elle pût en distinguer les contours.

-Tu vas bien, petite ? Tu es toute pâlotte. C'est pas le moment de te faire porter malade, hein !

La principale concernée lui offrit un maigre sourire qui ne le rassura guère.

-Me fais pas un mauvais coup, sinon les patrons vont m'en vouloir.

Son interlocutrice balaya l'air de la main, peu concernée. Les quelques paroles du géant lui réchauffèrent cependant le cœur : après tout, celles d'un tel bavard valaient de l'or, et il était bien la seule personne susceptible d'afficher un quelconque soutien à son égard. En outre, notre amie n'était pas de sucre, et, si la nouvelle s'avérait mauvaise, le pire ne se décidait toujours pas à lui faire des pieds de nez. En ce cas présent, elle ne pouvait que s'admettre chanceuse, et continuer sur sa lancée, bien que celle-ci déviât légèrement de sa trajectoire.

-On vient, annonça le garde en entendant des bruits de pas, que Freyja ne perçut(û?) qu'au moment où il l'annonça.

Hans s'éloigna dans le but de l'accoster, et la jeune femme dut donc patienter dans sa cellule. Des bruits de voix se firent promptement entendre : apparemment, les deux bougres se trouvaient à proximité. Le nouveau venu s'exprima d'une voix claire mais timide :

-Monsieur Carthew ne va pas tarder, et désirait s'assurer de la disponibilité de Madame.

« Comme si j'avais de quoi m'occuper... Qui plus est, je ne crois pas avoir le choix de mes visiteurs. Il se moque du monde, celui-là, décidément. Il n'a pas changé, je présume. Mais cela n'a rien d'étonnant, avec l'éducation qu'il dût recevoir suite à mon départ inopiné.

Mais... Attendez, par quel mauvais coup du Diable me sait-il ici ? Alors... cela signifierait-il que ma couverture est bel et bien tombée ? »

Une toute nouvelle inquiétude, cependant, la détourna vite de ce désagréable monologue intérieure. En effet, cette demoiselle ne s'en rendait compte qu'à présent, mais il allait lui falloir affronter cette gêne, si chère à son cœur. Et, pour cela, elle rassemblerait l'entièreté de son courage. A quoi s'attendre ? Si elle n'y prenait garde, Freyja risquait de passer le restant de ses jours dans ce cac***malodorant et froid, ce que son teint ne supporterait guère. Au pire, elle serait tuée sous l’œil de personnes avides de sang, et son honneur se verrait alors bafoué, à la manière du visage glacial qu'elle se promettait pourtant chaque jour de tenir. Elle devrait trier les informations, donner les bonnes et rester neutre. En sachant que Susebron ferait son possible pour la déstabiliser, ce jeu l'amusant grandement. Comment opérerait-il, exactement ? Elle ne pouvait que tenter de le deviner. Car, d'après ses souvenirs, son visage passait du marbre insondable à la colère la plus extrême à une vitesse fulgurante. La jeune femme craignait ces changements d'humeur plus que tout autre trait de caractère chez cet homme. Pourtant, elle le savait violent, ayant elle-même attisé ses foudres.

Notre héroïne inspira un bon coup, se secoua quelque peu et se leva d'un bond gracieux.

On arrivait.

 

 

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